RIGOBERT SONG AU CENTRE D’UN CONFLIT ENTRE LA FÉDÉRATION ET LE MINISTÈRE DES SPORTS CENTRAFRICAIN: LES ENJEUX D’UN CHOIX POLITIQUE ET SPORTIF

Le choix de Rigobert Song, ancien capitaine des Lions Indomptables, pour occuper le poste de sélectionneur des Fauves de la Centrafrique a plongé le football centrafricain dans une crise de gouvernance. Désavoué par la Fédération Centrafricaine de Football, qui soutient la nomination d’Euloge Enza-Yamissi, ce conflit entre le ministère des Sports et la FCF soulève des questions sur l’ingérence politique dans le sport et l’avenir de l’équipe nationale.
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Rigobert Song, l’ancien capitaine emblématique des Lions Indomptables du Cameroun, se retrouve aujourd’hui au centre d’un bras de fer entre la Fédération Centrafricaine de Football (FCF) et le Ministère Centrafricain des Sports. Ce lundi 03 mars 2025, le Ministre des Sports de la République Centrafricaine a paraphé la nomination de Rigobert Song en tant que Sélectionneur Manager de l’équipe nationale de football, une décision qui a créé une onde de choc au sein de la fédération et du milieu sportif.  Le choix de Rigobert Song pour diriger les Fauves de la Centrafrique a été officiellement annoncé par le ministre centrafricain des Sports dans le but d’apporter de l’expérience et du leadership à une équipe en quête de renouveau. Cependant, cette nomination n’est pas passée inaperçue, et pour cause : elle n’a pas été validée par la Fédération Centrafricaine de Football (FCF), qui semble se retrouver prise au dépourvu par la démarche du ministère.

En effet, selon nos informations provenant de sources internes à la FCF, la fédération n’a pas donné son aval pour la nomination de Song. Au contraire, celle-ci soutient que le seul et unique nom validé pour occuper le poste de sélectionneur est celui de Euloge Enza-Yamissi, un technicien local dont la réputation n’est plus à faire dans le milieu du football centrafricain. Ce dernier aurait été choisi après une série de discussions et d’entretiens menés au sein de la fédération, et sa nomination semblait être une option logique pour éviter de trop perturber l’équilibre interne du football centrafricain.

Cette divergence met en lumière un profond désaccord entre la FCF et le Ministère des Sports sur la gestion du football en République Centrafricaine. D’un côté, la fédération semble privilégier une approche plus autonome et locale, en soutenant un technicien qui connaît bien les spécificités du football centrafricain. De l’autre, le gouvernement, par l’entremise du ministre des Sports, semble vouloir imposer une figure internationale du football, avec l’ambition d’apporter un coup de projecteur à l’équipe nationale et de renforcer sa visibilité à l’échelle internationale.

La nomination de Rigobert Song à ce poste soulève également des questions sur la relation entre les autorités politiques et les instances sportives en Centrafrique. La fédération, en tant qu’entité autonome, a ses propres procédures de nomination et de gestion des entraîneurs, mais le ministre semble avoir agi de façon unilatérale, ce qui n’a pas manqué de susciter des tensions internes. La prise de pouvoir politique pourrait-elle être perçue comme une ingérence dans les affaires de la FCF ? C’est une question qui mérite d’être soulevée. Cette situation met également en lumière la complexité de l’organisation du football en Afrique, où les décisions politiques peuvent, parfois, empiéter sur la gestion sportive. La nomination d’un entraîneur, en particulier dans une équipe nationale, est souvent un compromis entre la compétence technique et les considérations politiques. Rigobert Song, avec son expérience internationale et son statut d’icône du football africain, représente sans aucun doute un choix qui peut dynamiser l’équipe et lui offrir une exposition médiatique accrue.

Cependant, il n’en demeure pas moins que le choix de Song pourrait se heurter à la réalité du terrain. Si la fédération ne soutient pas cette décision, cela pourrait engendrer une période de turbulences et de contestations au sein du staff technique et des joueurs. De plus, cette nomination pourrait fragiliser l’harmonie au sein du groupe et avoir un impact négatif sur la dynamique collective des Fauves de la Centrafrique. La nomination de Rigobert Song en tant que sélectionneur manager de la République Centrafricaine de Football est loin de faire l’unanimité. La division entre la FCF et le Ministère des Sports pourrait bien avoir des répercussions sur la stabilité de l’équipe nationale dans les mois à venir. Les parties prenantes devront rapidement trouver un terrain d’entente, sous peine de créer une situation préjudiciable à l’avenir sportif du pays.

Le ministère des Sports a de son côté tout intérêt à clarifier rapidement sa position, en particulier en ce qui concerne le rôle de la fédération dans le processus de nomination. Dans tous les cas, cette affaire met en lumière les enjeux complexes qui sous-tendent la gestion du football en Centrafrique et dans bien d’autres pays africains, où l’interférence politique dans les affaires sportives semble encore une réalité omniprésente. Les prochains développements seront à suivre de très près. La Fédération Centrafricaine de Football (FCF) suit-elle l’exemple de la fédération sœur, la Federation Camerounaise de Football (FECAFOOT) ? Bien malin celui qui répondra à cette question.

Joakim IPELA

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