VERS UNE NOUVELLE HAUSSE DES PRIX DU CARBURANT ?
Les subventions sur les carburants ont longtemps été un outil utilisé par le gouvernement camerounais pour atténuer les coûts pour les consommateurs. Cependant, le FMI soutient que ces subventions représentent une charge financière importante pour l’État, aggravant les déficits budgétaires et limitant les investissements dans d’autres secteurs essentiels comme l’éducation et la santé.
Actuellement, le prix du litre de carburant au Cameroun est à 730 Fcfa pour le Super et 828 Fcfa pour le gasoil, après plusieurs hausses ces dernières années. Entre février 2023 et février 2024, le gouvernement avait déjà procédé à une augmentation de 210 Fcfa, et des ajustements supplémentaires sont envisagés si les subventions sont supprimées. Selon le FMI, ces subventions représentent une dépense annuelle de près de 1 200 milliards FCFA, une charge qui pèse sur le budget national et limite les investissements dans des secteurs clés tels que la santé et l’éducation.
Selon les chiffres officiels, le pays a dépensé 1 000 milliards de Fcfa en 2022 contre 640 milliards de Fcfa en 2023 (pour une projection de 453,3 milliards de Fcfa) soit une baisse de 360 milliards de Fcfa en glissement annuel, pour soutenir les prix du carburant et du gaz domestique. En 2024, le Document de programmation économique et budgétaire table sur une subvention de 263,3 milliards de Fcfa. Celle-ci, d’après la même source, devrait encore diminuer pour s’établir à 80 milliards de Fcfa en 2025. Toute chose qui ferait baisser l’enveloppe des transferts et subventions prévue à 1 156,4 milliards en 2024 contre 1 034,7 milliards en 2025.
La fin des subventions pourrait entraîner une hausse immédiate des prix à la pompe, ce qui affecterait directement le pouvoir d’achat des ménages. Les experts estiment que sans subventions, le prix du litre pourrait largement dépasser 1 000 FCFA, augmentant ainsi le coût de la vie pour les Camerounais.
Cependant, certains analystes soutiennent que cette réforme pourrait encourager des investissements dans des infrastructures d’énergie renouvelable et réduire la dépendance aux combustibles fossiles. En réorientant les ressources, le gouvernement pourrait également améliorer la qualité des services publics.
La question cruciale reste : comment le gouvernement camerounais peut-il gérer cette transition tout en minimisant l’impact sur les consommateurs ? Une communication claire et un plan d’action solide seront essentiels pour naviguer dans cette période de changement.
Rédacteur : Sidoine FEUGUI
Relecture : Ivane MESSI