MAMA KEÏTA : UN CINÉASTE ENTRE DEUX CONTINENTS
Mama Keïta est né le 6 août 1956 à Dakar, au Sénégal, d’une mère Vietnamienne et d’un père Guinéen. Il a grandi entre ces deux pays, avant de s’installer en France à l’âge de 18 ans pour poursuivre ses études de cinéma. Il a réalisé son premier court métrage, « Le Cafard », en 1981, et a ensuite enchaîné les productions, alternant entre fiction et documentaire, court et long métrage.
Ses films sont souvent inspirés par ses origines africaines et asiatiques. Ces derniers abordent généralement des thèmes comme l’identité, la migration, la violence, la corruption ou la spiritualité. Parmi ses œuvres les plus connues, on peut citer « Ragazzi » sorti en 1991, un drame social sur la jeunesse délinquante dans les banlieues françaises. En 1998 il sort « Le onzième commandement » une comédie satirique sur le pouvoir politique en Afrique. En 2009, il sort « L’Absence », un film poignant sur le retour d’un homme dans son pays natal après 30 ans d’exil.
Mama Keïta est également un producteur engagé, qui soutient les jeunes talents du cinéma africain. Il a notamment été le producteur exécutif associé du film « Le Bonheur d’Elza » (2011) de Mariette Monpierre, qui raconte l’histoire d’une jeune femme antillaise à la recherche de son père en Guadeloupe.
Mama Keïta est considéré comme l’un des cinéastes les plus importants et les plus originaux du continent africain. Il a reçu de nombreuses distinctions pour son travail, dont le prix du meilleur scénario pour « L’Absence » au 21e FESPACO (Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou) en 2009. Son parcours exceptionnel, témoignent de sa vision du monde et de son attachement à ses racines.
Christelle NOAH