SAMUEL FOSSO : L’AUTOPORTRAITISTE CAMEROUNAIS QUI COIFFE LE MONDE
Samuel Fosso est l’un des plus grands représentants de l’autoportrait en Afrique. Après 50 ans cumulées dans le domaine de la photographie, ses réalisations uniques et iconoclastes font encore aujourd’hui écho à l’histoire africaine. Ses œuvres sont présentes dans les collections des plus grands musées comme Tate modern à Londres, Centre George Pompidou et le musée du Quai Branly-jacques Chirac en France.
Originaire de Kumba dans la région du Sud-Ouest du Cameroun, Samuel Fosso est né le 17 juillet 1962. Durant son enfance l’homme aux clichés uniques déclare qu’il n’a pas eu droit aux photos de souvenir ou aux regards tendres de sa famille. A l’âge de 05 ans, il perd sa mère et se réfugie dans une forêt avec ses grands-parents issus d’une famille d’Ibo, l’ethnie persécutée durant la guerre du Biafra au Nigeria. Une guerre qui emporte tous les membres de sa famille sans exception. Rescapé de guerre en 1972, il décide de rejoindre son oncle à Bangui en république centrafricaine, alors qu’il n’a que 10 ans. Il y travaille d’abord comme cordonnier, ensuite comme apprenti photographe.
A 13 ans, il ouvre son propre studio photos qu’il appelle «studio national» et réalise des travaux de commandes (photos d’identité, commémorations, mariages). Influencé par la pop culture de Bangui, il débute deux ans plus tard ses autoportraits. Dès lors, le jeune photographe utilise son talent pour le déguisement et la mise en scène de ses autoportraits faits à base de tenues confectionnées par des couturiers locaux.
Il fuit la guerre civile de 2014 en Centrafrique et se réfugie à paris. Il fait la rencontre du photographe Bernard Descamps, qui est à la recherche des talents à exposer lors des premières rencontres des photographes de Bamako en 1993? En en 1994, il participe à cette exposition en y exposant pour la première fois ses autoportraits. Son succès lui ouvre les portes des grandes expositions, notamment en France avec des photographes de renom tels que William KLEIN, Dominique Isserman, Sarah Moon à l’occasion des 50 ans de la marque Tati.
En 2000, l’homme marié et père de 04 enfants remporte le premier prix au d’Ak’Art-biennale de l’art africain contemporain à Dakar au Sénégal et le prix du prince Claus en 2001 aux Pays-Bas. En 2017, à la suite d’une exposition à la National Portait Gallery de Londres, il reçoit un ICP infinity award (catégorie Art) à New York aux Etats-Unis. Il publie son livre intitulé autoportrait, en novembre 2021 en collaboration avec la MEP de paris. C’est son premier ouvrage monographique dédié à l’artiste, qui occupe aujourd’hui une place centrale sur la scène artistique internationale et contemporaine. Il est lauréat du deutsche borde photography foundation Award en Allemagne; avec en accompagnement une somme de 37.000 dollars.
Christelle Noah