L’AFRIQUE A MAL A SON CINEMA : ENTRE VIRTUEL ET REALITE

Et si la réalité virtuelle est la nouvelle approche du cinéma, imposée au monde par les Etats-Unis qui, hier et aujourd’hui, restent l’élément de mesure du cinéma à travers le globe?
Au Cameroun et par extension en Afrique, faire du cinéma se limite bien des fois à trouver des acteurs (bons ou médiocres, parfois les deux) afin de mettre en action un scénario rédigé. Il est rarissime d’observer des scènes d’actions dignes de ce nom, des scènes magico-mystiques proches du réel, ceci en évitant même d’évoquer le paramètre 3D. Le pan réservé à la réalité virtuelle est lamentablement précaire, voire inexistant.
L’Afrique a mal à son cinéma, pour deux raisons.
D’abord, le refus de s’instruire et de s’informer; ceci se traduit très souvent par l’amour de stagnation, se contenter de ce qu’on sait et de ce qu’on apprend sur le tas, éviter de s’encombrer de difficultés dues à l’étude profonde de ce qu’on ne sait pas. L’un des plus gros succès du box-office mondial de ces 10 dernières années s’appelle Black Panther, avec des recettes d’1,3 milliard de dollars, pour un budget de départ de 200 millions de dollars. Il faut préciser que le film Black Panther, sorti en 2018, puise sa source et son essence en Afrique. Tout porte à croire que les USA étendent leur champ d’action et préfèrent donc se ressourcer en Afrique; c’est dire qu’il y’a toutes les possibilités sur ce continent, créer des histoires pour raconter et vendre notre Histoire.
La deuxième limite du cinéma africain ce sont les financements; l’industrie du cinéma africain, est inexistante. Des bribes de constructions du genre sont observées çà et là, notamment au Nigéria avec son très respecté Nollywood. Les autres pays semblent avoir des maisons de productions, qui tournent plus ou moins, mais ceci sans véritable industrie qui porte le cinéma africain dans sa globalité. Les détenteurs de richesses doivent s’intéresser au cinéma car ce n’est que de cette manière qu’il sera compétitif et saura challenger le cinéma américain qui aujourd’hui donne le La.
Le cinéma est un puissant élément de domination et d’aliénation des peuples. Aujourd’hui encore, plusieurs africains s’imaginent que l’Occident est un El Dorado, pourquoi? Parce que les films auxquels ils ont accès le leur font croire. On ne leur montre pas les mendiants et les SDF drogués de New-York mais plutôt les gratte-ciels qui entretiennent le rêve américain.
L’Afrique gagnerait à repenser son cinéma.
Almason
Très belle analyse de cette triste 😔 réalité africaine. Justement le continent et cameroun par ricochet gagnerait à investir véritable dans ce secteur aussi porteur qui à la limite constitue une vitrine pour la grosse richesse culturelle et historique dont la divine providence nous en a fait le don.