LA RUMBA CONGOLAISE : TRÉSOR CULTUREL INSCRIT AU PATRIMOINE DE L’UNESCO

Cette reconnaissance a été accueillie avec enthousiasme par les Congolais qui voient en la rumba un symbole de leur identité et de leur histoire.
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La rumba congolaise est un genre musical emblématique qui a émergé dans les années 1930 en République du Congo et en République démocratique du Congo. Ce style musical qui trouve ses racines dans la rumba cubaine, est profondément ancré dans la culture congolaise. Elle a évolué au fil des décennies pour devenir un symbole d’identité nationale et de fierté culturelle.

Dans sa formulation originale le terme « rumba » dérive du mot kikongo « Nkumba » (nombril) qui décrit l’union et le frottement des nombrils, une danse qui marquait les célébrations pour les populations du Royaume du Kongo (qui s’étendait sur ce que nous connaissons aujourd’hui comme l’Angola, la République du Congo et la République Démocratique du Congo). Cependant, la rumba congolaise a été influencée par le « Palo Kongo », une tradition musicale du Royaume Kongo, et par le « cuban son », qui a également des racines africaines. Les échanges entre les marins cubains et les populations locales ont facilité l’introduction de la rumba cubaine en Afrique, notamment à travers les ports de l’Afrique de l’Ouest.

À partir de 1960, l’indépendance des deux Congo, marque l’âge d’or de la rumba congolaise. Des groupes emblématiques comme TP OK Jazz dirigé par le légendaire Franco et Les Bantous de la capitale ont contribué à populariser ce genre musical. Des artistes tels que Tabu Ley Rochereau et Wendo Kolosoy ont également joué un rôle crucial dans l’évolution de la rumba, en intégrant des éléments de la culture congolaise dans leurs compositions.

Au fil des ans, la rumba congolaise a donné naissance à plusieurs sous-genres dont le soukous et le ndombolo qui sont particulièrement populaires auprès des jeunes. Ces styles modernes incorporent des rythmes plus rapides et des instruments contemporains tout en restant fidèles aux racines de la rumba. La rumba est également devenue un vecteur d’expression politique abordant des thèmes sociaux et historiques. C’est le cas lacomme la chanson « Indépendance Cha-cha » qui a accompagné les luttes pour l’indépendance.

En décembre 2021, l’UNESCO a inscrit la rumba congolaise au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Cette institution reconnaît ainsi son importance non seulement pour le Congo mais aussi pour la culture mondiale. Cette reconnaissance a été accueillie avec enthousiasme par les Congolais qui voient en la rumba un symbole de leur identité et de leur histoire.

La rumba congolaise est bien plus qu’un simple genre musical. Elle est le reflet d’une culture riche et dynamique. Elle unit les générations et les communautés à travers des rythmes entraînants et des paroles significatives. Sa capacité à évoluer tout en préservant ses racines en fait un trésor culturel inestimable.

Rédacteur : Sidoine FEUGUI

Relecture : Ivane MESSI

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