JEAN-PIERRE DIKONGUE PIPA, UN MONUMENT POUR LE CINEMA CAMEROUNAIS ET AFRICAIN
SUITE ET FIN
Même si la filmographie de Dikongue Pipa est assez vaste, il nous dira qu’il n’a que 04 films notoires: « Le prix de la liberté » (1978), « Badiaga » (1987, revient sur l’histoire de la chanteuse Beti Beti) qui signifie en langue yambassa: qu’on ne pénètre pas, « Histoires drôles et drôles de gens » (1983) et enfin, « Mouna Moto » (1975).
Grâce à « Mouna Moto », en 1976 il est primé étalon d’or de Yennega par le FESPACO qui à l’époque, ça s’appelait « semaine du festival africain ». Dès lors, le Burkina a entamé des démarches auprès du gouvernement camerounais, afin que sa statue soit érigée sur la place des cinéastes à Ouagadougou, lieu où trônent toutes les célébrités africaines ayant reçues ce prix. Ce n’est que 43 ans plus tard, que le Cameroun accédera à cette demande. Le monument de Dikongue Pipa sera inauguré à l’occasion des 50 ans d’existence du FESPACO.
Dikongue Pipa a reçu plusieurs autres prix autour de la même année: le grand prix du festival international du film de l’ensemble francophone en Suisse (1975). Une figurine de 36 kgs qui trône dans son salon. Il recevra également le prix Georges-Sadoul en France (1975, Sélection officielle à la Mostra de Venezia – Biennale d’Arte Cinematografica, Italie (1975) et le Tanit d’argent aux journées cinématographiques de Carthage à Tunis (1976).
« J’ai envoyé « Muna Moto » au festival de Cannes et les français m’ont reproché le fait que ce film soit en français (😂). J’ai rétorqué que c’est la langue de communication de chez nous. Ils auraient voulu que ce soit aussi en anglais et peut-être même en langue Douala, j’en sais rien. Après ça, je n’ai plus jamais voulu présenter un de mes films à Cannes et je ne l’ai plus jamais fait« .
Il écrit actuellement l’histoire des duala, tribu camerounaise appartenant au groupe Sawa, qu’il mettra sans doute au cinéma si la vie le lui permet. Aujourd’hui, Jean-Pierre Dikongue Pipa vit à Douala au Cameroun, auprès de ses proches.