EXCLUSIF – LES ÉGLISES « DE RÉVEIL » AU CAMEROUN : UN TRAIT D’UNION, ENTRE DÉSESPOIR ET RÉGULATION

La foi en Jésus-Christ est présentée par ces églises comme la réponse ultime à tous les problèmes de la vie. Dans un pays où les crises économiques et les tensions politiques sont fréquentes, beaucoup de Camerounais voient dans ces rassemblements une lueur d’espoir. Les sermons enflammés et les témoignages de miracles attirent des foules en quête de réconfort et de guérison spirituelle.

Cependant, avec plus de 3 millions de membres au Cameroun et, officiellement seulement cinq églises légalisées au Cameroun (Chiffres du MINAT), cette montée en puissance des églises de réveil n’est pas sans controverse. Le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a récemment mis en lumière un phénomène préoccupant : de nombreuses églises opèrent sans autorisation légale. Il a souligné que toute église n’étant pas enregistrée doit fermer ses portes. Selon lui, seul le président Paul Biya a le pouvoir d’autoriser le fonctionnement d’une église par décret présidentiel.

Cette déclaration soulève des questions sur la régulation des cultes et la nécessité de garantir que ces institutions respectent les lois en vigueur. Le ministre a également alerté sur le fait que certaines églises semblent recevoir des financements de sources douteuses et mènent des activités non autorisées par l’État. Cette situation soulève des inquiétudes quant à la transparence et à l’intégrité de ces organisations.

Alors que de nombreux fidèles trouvent du réconfort et de l’espoir dans ces églises, la situation nécessite un équilibre délicat entre la liberté religieuse et la nécessité d’un cadre légal solide. Les autorités camerounaises sont donc appelées à trouver des solutions qui protègent à la fois les droits des croyants et l’ordre public.

La quête de repères spirituels dans un monde en mutation est naturelle. Toutefois, il est crucial que cette recherche ne se fasse pas au détriment de la sécurité et de la légalité. Le dialogue entre les autorités et les leaders religieux est essentiel pour bâtir un avenir où la foi peut s’épanouir en toute harmonie avec les lois de la République.

Rédacteur : Joakim IPELA