INSALUBRITÉ GALOPANTE DANS NOS MARCHÉS: CAS DU MARCHÉ MENDONG DE YAOUNDÉ

Ce jeudi 19 décembre 2024, il est environs 11h 30 minutes lorsque nous mettons les pieds dans ce marché. En ce milieu de matinée ensoleillé, le marché Mendong de Yaoundé dans l’arrondissement de Yaoundé 6e, comme à l’accoutumée, grouille de monde. Aux abords du marché, les clients, commerçants et marchands ambulants se cognent ou se marchent sur les pieds, une situation que l’entrée et la circulation des véhicules et gros porteurs ne vient pas arranger. Au cœur de cet embouteillage, lorsqu’on baisse la tête, de part et d’autre, l’on peut voir certains commerçants qui ont installé leurs marchandises sur les voies de circulation pour piétons et véhicules. Il faut donc se faufiler entre ces marchandises à l’intérieur de ce marché noir de monde, pour se frayer un passage. Dans cet écosystème particulier, l’insalubrité et la promiscuité règnent en maître.
Après plusieurs minutes d’effort, nous avons réussi à nous faufiler dans les arcanes du marché Mendong de Yaoundé. Dans un hangar où la vente de tomates est reine, le décor visuel lui est insalubre. Des tas d’immondices se dressent à divers endroits, et dans certains cas, les commerçants étalent les produits à quelques centimètres des ordures des restes de tomates pourries. Les quelques bacs disponibles débordent à tel point que les commerçants sont obligés de verser les déchets par terre. Les eaux sales ne sont pas canalisées. Si, à l’observation, l’on peut décrier le manque de matériel de ramassage d’ordures, la faible volonté des commerçants à mettre de la propreté dans ce marché, leur espace de travail, est également un facteur de l’insalubrité.
À petit pas on s’incruste cette fois ci, dans le secteur de la vente de poulet, le spectacle est une fois de plus désolant. Les riverains du marché ont beaucoup de mal à respirer du fait des odeurs pestilentielles qui s’en dégagent. Les plumes, les écailles, et restes de poulets ou déchets alimentaires s’étalent à perte de vue. Des sachets plastiques de tous gabarits et de toutes les couleurs, des morceaux de cartons, chaussures usées et vieux vêtements des vendeurs et nettoyeurs de poulets, jonchent le sol, les tables et les hangars.
A quelques pas de là, du côté de la vente des tubercules, les restes de plantains, de maniocs, d’ignames etc… sont exposés dans tous les coins. Quand bien même un bac à ordures est posé sur les lieux, les usagers du marché restent indifférents et préfèrent déverser les ordures où bon leur semble. Au pire, ils s’en servent pour faire leurs besoins. Même la journée destinée à nettoyer le marché, ne réussit pas à pallier ou à résoudre ce problème d’insalubrité notoire au marché Mendong.
Pour cette Bayam sellam interrogé assise devant son comptoir d’arachide qui se lève en s’étirant le corps de fatigue, pour répondre à notre micro. Elle est péremptoire : « Etant donné que, nous payons tous nos taxes et impôts qui sont autant de frais pour l’emplacement et la propreté dans ce marché, pourquoi Yoki ONANA (Maire de la commune de Yde 6e), ne veille pas au bon fonctionnement du marché Mendong, pourquoi la mairie ne veille pas à la propreté du marché Mendong, la faute n’est pas à nous »; dit t-elle.
A l’intérieur d’une boutique de vêtements d’occasion pour enfants, ont n’a croisé ce commerçant la quarantaine sonné, couché sur ces gros sacs contenant de la marchandise. Il a un tout autre regard : « C’est l’incivisme de certaines personnes qui préfèrent jeter les ordures par terre à côté du bac. Même si la mairie nettoie le marché chaque jour rien ne va changer à cause de la mauvaise mentalité de certains camerounais », affirme t’il.
Le cas du marché Mendong n’étant pas un cas isolé, le constat est donc alarmant, les marchés de Yaoundé croulent lamentablement sous les immondices d’ordures, au nez et à la barbe des autorités compétentes souvent impuissantes. Pourtant, en 2009, la Communauté Urbaine de Yaoundé (CUY), lançait la fermeture hebdomadaire des marchés pour nettoyage. 15 ans après en 2024, cette mesure reste insuffisante prenant même les allures d’une crise insoluble.
Rédacteur : Joakim IPELA