ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE DE 2025: ET SI PAUL BIYA SE PRÉSENTAIT POUR UN 8e MANDAT

À l'approche de l'élection présidentielle de 2025, la question d'un éventuel 8e mandat pour Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, suscite des débats passionnés. Entre un bilan controversé, une opposition fragmentée et une société civile en pleine effervescence, le président sortant pourrait-il encore compter sur son soutien traditionnel pour se maintenir au sommet ? Alors que le Cameroun se trouve à un croisement historique, les enjeux politiques et sociaux promettent de redéfinir le paysage électoral.
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À l’approche de l’élection présidentielle de 2025 au Cameroun, une question brûlante se pose : Paul Biya, le président en exercice depuis 1982, pourrait-il envisager un 8e mandat ? Cette hypothèse, qui semblait autrefois un mystère, devient de plus en plus tangible dans le contexte politique actuel. Paul Biya, a longtemps été critiqué pour sa gestion du pays. Son bilan est entaché de corruption, de violations des droits de l’homme et d’une économie stagnante. Malgré cela, il a su maintenir un contrôle indéniable sur le paysage politique grâce à une série de manœuvres stratégiques, y compris la révision constitutionnelle de 2008, qui a aboli la limitation des mandats. Cette décision a ouvert la voie à une longévité au pouvoir qui suscite des interrogations sur sa volonté de renouveler son mandat.

L’opposition camerounaise, bien qu’active, reste divisée et souvent désorganisée. Des figures comme le Pr Maurice Kamto, président national du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), tentent de rassembler les forces, mais les rivalités internes affaiblissent leur impact. Dans ce contexte, la candidature de Biya pourrait être perçue comme une opportunité pour lui de capitaliser sur le manque d’unité chez ses adversaires. Une élection où il serait le candidat sortant pourrait lui permettre de présenter une façade de stabilité face à une opposition fragmentée.

Le soutien de l’élite politique et économique demeure un atout majeur pour Biya. Les réseaux de patronage, souvent décriés, continuent de lui garantir un socle de loyalistes. Ces derniers voient dans sa longévité une garantie de continuité et de préservation de leurs intérêts. Ainsi, même si le mécontentement populaire grandit, le président peut s’appuyer sur une base solide pour justifier sa candidature.

La société civile, de son côté, se mobilise. Des mouvements de jeunes et des organisations non gouvernementales appellent à un changement radical. La montée des revendications sociales et politiques pourrait bien influer sur le climat électoral. Si Biya choisit de se représenter, il devra faire face à une contestation plus structurée et déterminée que jamais. La question de la légitimité de son mandat sera au cœur des débats, et les scrutins pourraient être émaillés de tensions.

L’éventualité d’un 8e mandat pour Paul Biya soulève des débats passionnés sur l’avenir du Cameroun. Si le président décide de briguer un nouveau mandat, il devra naviguer dans un paysage politique complexe, où le mécontentement populaire et la fragmentation de l’opposition pourraient jouer un rôle décisif. En fin de compte, le choix de Biya ne sera pas seulement un acte politique, mais un révélateur des aspirations d’un peuple en quête de changement. Alors que l’élection de 2025 approche, l’incertitude demeure, mais une chose est claire : le Cameroun est à un tournant décisif de son histoire politique.

Joakim IPELA

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