AUGMENTATION DES FRAIS D’EXAMENS : LE MINESEC VA EN GUERRE CONTRE LES CHEFS D’ÉTABLISSEMENTS

En s'attaquant aux pratiques de trop-perçus, le gouvernement, à travers le MINESEC, cherche à alléger le fardeau financier que l’éducation impose aux familles.
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En 2023, le ministère des Enseignements secondaires avait émis une correspondance annonçant une augmentation des frais d’inscription aux examens organisés par l’OBC, avec un ajout de 2 500 FCFA. Les frais d’inscription sont ainsi passés de 9 500 FCFA à 12 000 FCFA. Cependant, selon le MINESEC, certains proviseurs et directeurs de collèges imposent aux parents des frais supplémentaires non reconnus par les textes en vigueur.

L’information a été révélée par la ministre des Enseignements secondaires lors d’une concertation hebdomadaire distancielle avec les délégués régionaux de son département. En plus des frais exigibles dont les montants sont connus, certains chefs d’établissements imposent des frais supplémentaires non autorisés. Madame Mbazoa Mireille épouse Adzeme, principal du collège Fleur d’Eden au quartier Essomba, conteste ces accusations : « Il n’est pas question que des parents se retrouvent à payer des sommes non prévus par les textes. Les frais d’inscription, d’association des parents d’élèves (Apee) et d’examens sont affichés à l’entrée du collège, à la vue de tous. »

François Oba, père de famille, n’est pas du même avis : « Certains chefs d’établissement considèrent les parents d’élèves comme de véritables vaches à lait. Depuis que le ministère des Enseignements secondaires a décidé de centraliser et de faire payer les frais exigibles par voie électronique, beaucoup d’entre eux se montrent ingénieux pour spolier les parents en imposant des frais indus. Mes trois aînés m’ont coûté pas moins de 150 000 FCFA cette année ».

« Les montants des frais d’examens et concours, qui relèvent de l’Office du bac et de la direction des examens, concours et certifications, sont encadrés par des textes officiels. Il n’est donc pas question que des parents se retrouvent à payer des sommes non prévues. Certains chefs d’établissements véreux multiplient les astuces pour s’enrichir sur le dos des parents. J’ai moi-même été victime de ces pratiques », confie Guy Mebee, contractuel d’administration au ministère de la Jeunesse.

En s’attaquant aux pratiques de trop-perçus, le gouvernement, à travers le MINESEC, cherche à alléger le fardeau financier que l’éducation impose aux familles. Il vise également à promouvoir une transparence dans la gestion des deniers publics dans ce secteur essentiel à la formation de la jeunesse. L’introduction cette année du « matricule unique », associé au paiement en ligne des frais exigibles et d’examens, a pour objectif de limiter les détournements de fonds, les fraudes, les longues files d’attente et les arnaques fréquentes.

À ce jour, les frais exigibles officiels sont de 7 500 FCFA et 10 000 FCFA respectivement pour les premier et second cycles de l’enseignement général. Ils sont de 10 000 FCFA et 15 000 FCFA pour les premier et second cycles de l’enseignement technique et professionnel. Quant aux frais d’association des parents d’élèves et enseignants (Apee), ils ont été plafonnés à 25 000 FCFA sur l’ensemble du territoire, conformément aux dispositions de la circulaire du 17 septembre 2021.

Rédacteur : Joakim IPELA

Relecture : Ivane MESSI

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