AFFAIRE GLENCORE, LE COMPTE RENDU DE L’AUDIENCE

La session, qui s’est tenue dans la Cour 1 devant le juge Baumgartner, a commencé après 10h30, à la suite de l’achèvement d’une partie de l’audience sans rapport avec l’affaire. Les défendeurs, tous d’anciens employés de Glencore, étaient présents : Alex Beard, Andrew Gibson, Paul Hopkirk, Ramon Labiaga, Martin Wakefield et David Perez. Cette audience était essentielle pour établir les prochaines étapes de la procédure préliminaire.

Les accusations portées contre les six accusés concernent les opérations de négoce de pétrole de Glencore en Afrique de l’Ouest entre 2007 et 2014. Le Serious Fraud Office (SFO) a accusé ces anciens employés d’avoir conspiré pour effectuer des paiements corrompus à des fonctionnaires au Cameroun, au Nigéria et en Côte d’Ivoire afin d’obtenir des contrats pétroliers favorables. L’enquête du SFO a révélé que ces paiements ont été effectués pour obtenir un avantage concurrentiel sur le marché du pétrole, fournissant à Glencore des contrats lucratifs qui ont augmenté ses bénéfices.

David Perez, l’une des figures centrales de l’affaire, fait face à des accusations supplémentaires liées à la falsification de factures adressées au bureau londonien de Glencore. Les paiements, déguisés en frais de service par l’intermédiaire d’une société de conseil pétrolier nigériane, auraient été destinés à dissimuler la véritable nature des pots-de-vin.

Les cinq autres défendeurs, Alex Beard, Andrew Gibson, Paul Hopkirk, Ramon Labiaga et Martin Wakefield, sont également accusés d’avoir joué un rôle central dans l’orchestration des paiements et la négociation d’accords corrompus qui ont profité aux opérations pétrolières de Glencore. Leurs actions se seraient étendues à plusieurs pays d’Afrique, en se concentrant sur l’obtention de contrats gouvernementaux et de licences d’exploitation dans des régions riches en ressources.

La complexité des accusations et le nombre d’accusés ont entraîné un long calendrier, avec de nombreuses questions de procédure prévues dans les années à venir. La Cour a réaffirmé  les dates clés précédant le procès, ce qui laisse du temps pour l’échange de documents, les dépositions et les résumés de l’affaire.

Les principales étapes sont les suivantes:

19 novembre 2025 : Les dépositions officielles du SFO auront lieu et fourniront des détails supplémentaires sur les accusations et les preuves contre les défendeurs.

4 décembre 2025 : Un résumé de l’affaire sera présenté, détaillant les actes d’accusation et résumant les charges et les preuves.

26 mars 2026 et 16 avril 2026 : Ces dates ont été fixées pour d’autres audiences de procédure, qui porteront probablement sur des questions administratives et de preuve supplémentaires.

16 septembre 2026 : Une dernière audience préliminaire est prévue pour s’assurer que toutes les questions procédurales en suspens sont résolues avant le début du procès.

Mai-juin 2027 : Le procès principal devrait se dérouler sur plusieurs semaines, au cours desquelles la cour entendra des preuves et des témoignages détaillés concernant les accusations de corruption.

Compte tenu de la gravité des accusations et du caractère très médiatisé de l’affaire, la prolongation du délai est conforme aux normes juridiques applicables aux délits financiers complexes impliquant plusieurs accusés. Chaque étape de la procédure est conçue pour assurer une préparation minutieuse et une administration équitable de la justice.

Il est actuellement interdit aux médias de publier les noms ou autres éléments d’identification des six accusés jusqu’à la conclusion du procès en 2027.

En somme, l’audience de plaidoyer et de préparation du procès d’hier a marqué une étape cruciale dans l’affaire de corruption de Glencore, préparant le terrain pour une longue procédure judiciaire qui aboutira au procès en 2027. Les allégations de pots-de-vin et de corruption concernant des contrats pétroliers en Afrique de l’Ouest sont importantes, et le SFO est déterminé à faire en sorte que les personnes responsables répondent de leurs actes. Au fur et à mesure du déroulement de la procédure judiciaire, l’affaire continuera d’attirer l’attention en raison de son impact potentiel sur la gouvernance d’entreprise et les efforts mondiaux de lutte contre la corruption.

Rédaction : Joakim IPELA

Relecture : Ivane MESSI