TETE A TETE AVEC JAKIN TOUWOLE

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« C’EST COMPLIQUE D’AVANCER DANS CE METIER LORSQUE CHACUN VOUDRAIT FAIRE POUR SOI ET C’EST VRAIMENT DIFFICILE  »

Au Cameroun, Jakin Touwole est un petit poucet du 7e art, lorsque son nom est évoqué sur la même sphère que ceux des baobabs du cinéma camerounais encore en activité, comme Martin Poulibe ou Ebenezer Kepombia. Mais ce jeune cinéaste aux multiples casquettes est un couteau suisse du domaine. Connu pour son jeu d’acteur dans le film « l’Accord » du réalisateur Franck Thierry Léa Malle, sorti en 2022, Jakin Touwole a une vision qui tend à faire la différence au sein de la communauté de ses paires. Militant engagé du Rassemblement National des cinéastes du Cameroun, dans ses pensées et ses prévisions, il ne lésine pas de prodiguer quelques conseils pour gagner la vie avec pour seule profession la pratique du cinéma au Cameroun. Découvrez l’intégralité de l’entretien avec ce jeune prodige qui représente valablement l’avenir de l’industrie cinématographique de notre pays.

Esbi Media : Bonjour Jakin, merci de répondre à notre invitation

Merci !  Bonjour à toute l’équipe Esbi Media. C’est un plaisir pour moi d’être celui qui a retenu votre attention ce jour.

Esbi Media : Avant toutes choses, avez-vous l’habitude des magazines webs camerounais ?

Oui je suis un habitué des magazines  webs camerounais. J’ai une petite expérience avec la presse en ligne. Je les consulte lorsque j’ai l’occasion et j’ai aussi été interviewé par la Voix Du Koat de Douala en juillet 2022.

Esbi Media : Super. L’on vous découvre dans « l’ACCROD » de Franck Thierry. Pensez-vous que  vous devez votre visibilité à cette production ?

Sans aucun doute ! Si je peux appeler ça de la visibilité, je dirais oui. Toute la visibilité que j’ai maintenant, je la dois entièrement au film L’Accord. C’est d’ailleurs mon tout premier rôle d’acteur dans un film d’envergure.

Esbi Media : Racontez-nous en quelques lignes votre premier casting, surtout votre état d’âme après celui-ci.

Pour le casting, j’ai été très ému de découvrir la procédure de sélection d’acteur. Surtout après ma que j’ai été retenu. C’était ma première expérience en plus. Ce jour-là, le casting s’est très bien passé. Avec l’équipe de production, je me suis senti chez moi et j’ai vraiment apprécié l’expérience. C’était génial !

Esbi Media : Comment avez-vous accueilli votre rôle dans le film L’Accord ?

Mon rôle dans le film L’Accord (silence…).  Alors, j’ai senti que c’était un challenge pour moi, une sorte de tremplin. J’ai donné tout ce que je pouvais à ce moment de ma vie pour pouvoir offrir le jeu qu’il fallait. Aujourd’hui je me sens fière de voir des gens qui apprécient ce que j’ai fait et ça me donne encore plus d’engouement pour travailler mieux que ce que j’ai fait.

Esbi Media : Qu’est-ce qui vous amène dans le cinéma ?

Ce qui m’amène dans le cinéma c’est la passion pour l’image et le son. Il y a aussi  l’envie de découvrir et de raconter des histoires captivantes.  J’ai été formé à l’écriture de scénario par le regretté de mémoire Watto Foguin au festival international de cinéma de Bafoussam. Et par la suite j’ai été introduit dans le comité d’organisation. Je peux affirmer que c’est le scénario qui ouvre mes portes du cinéma.

Esbi Media : quel est votre modèle dans cet univers ?

Mon idole dans l’univers cinématographique camerounais est l’actrice Tatiana Matip. Parce que c’est une femme au grand cœur. Elle forme gratuitement les jeunes passionnés de cinéma aujourd’hui. Et elle l’a toujours fait quand elle en a eu l’occasion. C’est grâce à elle que je suis dans le 7e art. Je suis l’un de ses produits puisque j’ai également appris l’actorat, le scénario et la production avec ses formations offertes.

Esbi Media : De quels types de scènes êtes-vous passionné ?

Le cinéma est ce qui me passionne comme je l’ai souligné plus haut. Dans cet univers, je n’ai pas de restrictions de scènes ou de préférences quelconques. Pour moi, j’aimerais explorer encore plus de scènes poussées. Donc je ne veux pas avoir de limite sur ce sujet. Je voudrais parler personnellement parce que je n’aimerais pas qu’on globalise tout dans la boue.

Esbi Media : Pensez-vous qu’un cinéaste au Cameroun peut-il  triomphalement gagner sa vie avec pour seul métier le cinéma ?

 Pour un acteur au Cameroun, il est impossible de s’en sortir actuellement avec pour seul métier la pratique d’un volet du cinéma. Tout d’abord, parce les projets ne viennent pas en masse et au même moment. Ce qui lui aurait offert un éventail de choix. Ensuite, le cadre de la pratique du métier. La solution serait peut-être d’avoir plusieurs activités connexes. Si je peux me permets de prendre exemple sur mon cas, moi, en dehors d’être acteur, je suis aussi scénariste. Aujourd’hui, je suis Directeur de production. Donc je pense que la combinaison autour de ces métiers pourrait faire sortir la tête de l’acteur sous l’eau.

Esbi Media : Quel est votre acteur préféré sur la scène nationale et internationale ? Pourquoi ?

Mon acteur préféré sur la scène nationale est Tatiana Matip parce que son jeu d’acteur est presque parfait. Sur le plan international, je suis fan de Denzel Washington, puisque je le regarde à la télévision, je prends des cours. Je n’ai rien à redire sur son jeu.

Esbi Media : Avez-vous des projets à court et à long terme ?

Bien-sûr ! J’ai des projets à court et à long terme.  A court terme, je dirais que je veux être davantage derrière la caméra, avec des formations qui, par la grâce de Dieu arriverons. A long terme, je compte revenir peut-être avec des séries ou des longs-métrages.

Esbi Media : Vos proches vous soutiennent-ils dans cet univers ?

Mes proches me soutiennent depuis toujours, depuis que j’ai commencé. C’est à travers mes proches que je puisse la force de continuer dans ce périple qui n’est pas du tout facile. Parfois on a envie d’abandonner, mais c’est la famille qui t’encourage vivement de continuer. C’est une grace pour moi d’être avec eux.

Esbi Media : Quel image avez-vous du cinéma camerounais ?

L’image que j’ai du cinéma camerounais c’est celui de l’individualisme. Les cinéastes au Cameroun avancent en rang dispersé. C’est compliqué d’avancer dans ce métier lorsque chacun voudrait faire pour soi et c’est vraiment difficile. Et lorsque vous voulez essayer de casser les codes, on vous boycotte, on vous vilipende à tort et à travers. C’est un peu compliqué. Mais je pense que la nouvelle génération n’est pas du tout de cet avis et que les choses vont changer et qu’on pourra se mettre ensemble pour faire des vrais et belles choses. Voilà l’image que j’ai du cinéma camerounais.

Esbi Media : Merci pour votre hospitalité à partager avec nous votre expérience dans le 7e art.

Je vous remercie pour cette belle initiative. Merci à Vous aussi.

Entretien mené par Cyrille Ella

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