L’ALGÉRIE CENSURE LE FILM « BARBIE » POUR ATTEINTE À LA MORALE
Les meilleurs élèves aujourd’hui ne sont pas forcément ceux qui font les plus belles carrières. Le film « Barbie » est apprécié des cinéphiles parce qu’il traite avec légèreté les sujets d’actualité tout en y ajoutant une touche de nostalgie. Ce qui le rend divertissant. « Barbie », raconte les aventures de la célèbre poupée de Mattel. Il vient de subir la troisième censure des salles de cinéma, juste dans un espace réduit d’une semaine. Après le Liban et le Koweït la semaine dernière, il été retiré de toutes les salles de cinéma en Algérie malgré son succès retentissant (en diffusion dans ce pays pendant environ deux semaines, selon plusieurs médias locaux). La raison invoquée serait une « atteinte à la morale » du public algérien, en raison de scènes jugées trop osées et d’allusions à l’homosexualité.
Le film, réalisé par Greta Gerwig et interprété par Margot Robbie et Ryan Gosling, connaît un succès mondial depuis sa sortie le 19 juillet 2023. Il a dépassé le milliard de dollars au box-office et a entraîné une vague de produits dérivés à l’effigie de la poupée rose.
Mais le film ne fait pas l’unanimité dans certains pays, notamment au Moyen-Orient, où il est accusé de faire la propagande de l’homosexualité. Le Koweït et le Liban ont interdit sa diffusion, tandis que le Qatar n’a pas encore annoncé sa décision. L’Algérie a suivi le mouvement en déprogrammant discrètement le film dimanche 13 août, sans donner d’explication officielle.
Selon le site d’information en ligne 24H Algérie, le film a été retiré des salles pour « atteinte à la morale ». Le site d’information TSA ajoute que « l’Algérie a fini par être gagnée par la polémique sur Barbie à cause de scènes destinées à un public adulte » et d’allusions à l’homosexualité. Le ministère algérien de la Culture, qui annonce habituellement les interdictions de films en précisant les raisons, est resté silencieux.
La censure du film Barbie en Algérie suscite des réactions contrastées sur les réseaux sociaux. Certains internautes approuvent la décision des autorités, estimant que le film est contraire aux valeurs de la société algérienne. D’autres dénoncent une atteinte à la liberté d’expression et à la diversité culturelle. Certains regrettent également de ne pas pouvoir voir le film, qui a reçu de bonnes critiques de la part des médias occidentaux.
Le film « Barbie » est-il une œuvre subversive ou un divertissement innocent ? La question reste ouverte, mais il semble que le phénomène Barbie ne soit pas près de s’éteindre.
Christelle Noah