INSALUBRITÉ DANS LES CAMPS SIC : LE CALVAIRE DES HABITANTS

La 228 session du conseil d’administration de la Société Immobilière du Cameroun (SIC) s’est tenu il y’a quelques jours à Yaoundé. A cet effet, notre rédaction a entrepris de visiter deux camps sic de la ville de Yaoundé : MESSA et MENDONG. Le constat est alarmant. Entre insalubrité, insécurité et incivisme de ses occupants, l’état de ces habitations est désastreux au grand dam de occupants.
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Premier arrêt au camp sic Messa, dans l’arrondissement de Yaoundé 2e. Ici, la grande cour sert désormais de terrain de jeu aux footballeurs en herbe. Non loin de là, se trouvent de façon éparse quelques habitations délabrées, vu de l’extérieur, du fait de leur durée. Des murs fissurés, une canalisation approximative qui laisse les eaux usées se déverser à l’air libre. D’après les habitants, insalubrité, agressions et vols sont monnaie courante ici; comme le témoigne Solange épouse et mère de 03 enfants. Elle occupe un appartement de 03 chambres dans le Camp Sic Messa à Yaoundé. Au quotidien, sa progéniture et elle bravent les marches de l’escalier non éclairé qui arpente le bâtiment et donne sur son appartement. C’est le noir total. Aussi, attention aux flaques d’eau, il faut poser le pied avec précaution. La couche de peinture n’existe sur les murs que par endroit.

Après plusieurs marches, nous sommes dans le domicile de Solange. Une porte en fer a été rajoutée à la porte en bois. «Ça va faire bientôt 2 ans que nous avons intégré cet appartement. Nous avons d’énormes problèmes de sécurité, faute de gardiens. Les délinquants de Mokolo ont envahi nos camps sic, nous n’arrivons même plus à garer nos propres voitures, les gens volent dans l’immeuble et dans les parkings», indique t-elle.

Tout comme le bâtiment, le sanitaire, les installations électriques et la charpente sont vétustes.

Second arrêt, camp sic Mendong situé dans l’arrondissement de Yaoundé 6e. Le constat est quasiment identique, il ne fait pas bon vivre. Ces logements sociaux ont une allure vieillissante. Des murs délabrés, ayant perdus leur peinture, des canalisations d’eau laissant à désirer et des eaux suintant dans les bâtiments. « L’eau qui fuite des toilettes de mon voisin au-dessus de ma maison tombe directement dans ma cuisine » nous confie une habitante. Elle dit avoir déjà déposé une requête à l’agence Sic du camp qui abrite son immeuble mais depuis un an elle n’a pas reçu une réponse. Cette mauvaise canalisation d’eau est à l’origine des odeurs nauséabondes.

Par ailleurs, de petits dépotoirs d’ordures ménagères jonchent les coins et recoins de ladite cité, attirant des mouches et autres insectes volants. « Hysacam passe de temps en temps. Mais ils sont découragés de constater que les habitants d’ici jettent les ordures ménagères par terre, alors que les bacs à ordures sont présents et vides », explique Germain Fouda, habitant.

Côté sécurité, l’heure est grave. L’absence d’éclairage ne facilite pas les choses. « On est en insécurité grave. On agresse dans l’escalier du rez-de-chaussée et du premier niveau. A partir de 22heures, les gens se font passés pour des voisins, vous accostent dans l’escalier et vous agressent avec le couteau. Dès qu’ils ont pris ce que vous avez, ils repartent », raconte Mireille jeune étudiante à l’université de Yaoundé 1, le visage inquiet. Selon un autre habitant de ce camp sic « Pour les vols dans les bâtiments, certains voleurs passent par le balcon.». Pour y remédier « les gens du premier et du deuxième étage surtout, ont mis des grilles en fer sur les fenêtres. Les habitants du rez-de-chaussée ont été aussi contraints à mettre une porte en fer en plus de la porte normale».

Alors si l’envie vous vient de quitter du statut de locataire à celui de propriétaire d’une maison dans le Camp, préparez-vous, vous savez à quoi vous en tenir.

Rédacteur : Joakim IPELA

Relecture : Tina SONGUE

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