DECORATEUR DE CINEMA, L’ART DU TROMPE-L’OEIL (EPISODE 2)
LES OFFRES DE FORMATION AU CAMEROUN
Au Cameroun, il est possible de se former dans le métier de décorateur de film au sein d’instituts publics et privés. L’offre en formation aux métiers et de l’audiovisuel est encadrée par la loi de 1990. Les écoles de cinéma sont actuellement polarisées dans les villes de Douala, Yaoundé, Bafoussam, Buea et dans la partie septentrionale du pays. On note parmi les établissements publics : l’Institut de Formation et de Conservation du Patrimoine Audiovisuel de la CRTV (IFCPA), la formation en cinéma de l’Université de Yaoundé 1, avec un laboratoire « Cinécole » depuis 2013, l’institut des beaux-arts de Nkongsamba (IBAN)-Université de Douala, l’institut des beaux-arts de Foumban (IBAF)-Université de Dschang et l’institut Supérieur du Sahel-Université de Maroua. Les institutions privées sont multiples et variées : l’institut de formation aux métiers du cinéma et de l’audiovisuel de l’Afrique centrale (ISCAC), fondée par Basseck Ba Kobhio, l’institut supérieur de l’Audiovisuel et du cinéma (ISAC), KM Professional Film Academy (KM-PRO FAC)- Douala, pour ne citer que celles-là.
Le décorateur de cinéma est un Homme de principes et de valeurs qui répond à une discipline scrutée à la mesure de sa modeste personne. Ses missions régaliennes nécessitent des qualités dignes d’un être de bonne moralité, quel que soit le genre du professionnel de la décoration (homme ou femme). Pour ce qui est des qualités nécessaires, elles concernent essentiellement la curiosité naturelle, le sens de l’écoute et de la communication ou encore, la souplesse et la capacité de persuasion dans la défense d’un projet.
Il maîtrise les arts, connaît parfaitement les matériaux, leurs propriétés et leurs spécificités (stabilité, poids, solidité, etc.) ; il possède également une parfaite maîtrise de tous les logiciels de conception et de dessin. Ces derniers sont indispensables à l’exercice de son métier. Dans la même mesure, c’est une personne naturellement créative et curieuse, qui s’intéresse de près aux évolutions de l’art. Elle sait aussi travailler en équipe et la diriger, si besoin. Enfin, le chef décorateur doit être capable de défendre son projet et ses idées pour les travaux que ses clients lui confient.
C’est un « touche-à-tout » avec une bonne habileté manuelle et une excellente capacité de représentation dans l’espace. Son imagination et sa créativité sont ses meilleurs atouts, mais il doit aussi faire preuve d’un sens de l’organisation prononcé.
Pour un métier qui est en perpétuelle évolution et toujours à la conquête des secrets de la lumière, un décorateur moderne est appelé à avoir des connaissances en électricité, tout comme une grande mobilité. Le chef décorateur a la possibilité de travailler dans différents milieux comme le théâtre, la télévision, le cinéma, l’événementiel… Il peut tout à fait intégrer une équipe de production pour une durée déterminée, ou être employé par un cabinet d’architecte à titre de salarié.
Dans l’univers cinématographique, la majeure partie des chefs décorateurs exercent leur activité en tant qu’indépendants. À ce titre, ils sont sollicités par les entreprises privées, les particuliers ou les collectivités pour la réalisation de diverses missions. Par ailleurs, il est aussi possible pour le chef décorateur d’évoluer vers un poste dans l’enseignement. Cette évolution est possible essentiellement en fin de parcours.
Cyrille ELLA