QUELLES PERSPECTIVES SOUS LA DIRECTION DE HAROUNA BAKO ?
La nomination de Harouna Bako à la tête de la Société nationale de Raffinage (SONARA) au Cameroun a suscité de grandes attentes et interrogations quant à l’avenir de cette entreprise clé du secteur pétrolier. Réalisée lors d’un Conseil d’administration présidé par le ministre de l’Eau et de l’Energie, Gaston Eloundou Essomba, cette nomination marque un tournant majeur dans la restructuration de la SONARA.
Harouna Bako succède à Jean Paul Simo Djonou, qui a occupé le poste de Directeur Général depuis 2019. Bako, un pur produit de l’École nationale de Magistrature (ENAM) du Cameroun, possède une solide expérience dans le domaine du management public, ayant occupé plusieurs postes au sein du corps de la magistrature et de l’administration publique camerounaise. Avant sa nomination à la SONARA, il était Directeur Général de la Cameroon Oil Transportation Company (Cotco).
La principale mission qui attend Harouna Bako est la réhabilitation de la raffinerie, qui est actuellement à l’arrêt depuis mai 2019 en raison d’un incendie dévastateur. Cette catastrophe a réduit la SONARA à dépendre des importations pour répondre à la demande en produits pétroliers du pays. Ainsi, la restauration de l’indépendance énergétique du Cameroun est l’un des défis majeurs auxquels Bako devra faire face.
Le nouveau Directeur Général devra accélérer le processus de restructuration déjà entamé par le gouvernement, en étroite collaboration avec les partenaires techniques et institutionnels. La réhabilitation de la SONARA comprend la reconstruction des installations détruites, l’augmentation de la capacité de raffinage annuelle et la modernisation de l’unité de production. De plus, il est prévu la construction d’une unité d’hydrocraquage afin de raffiner le pétrole brut camerounais et d’approvisionner plus efficacement le marché local.
Cependant, la tâche ne sera pas facile. La réhabilitation de la SONARA nécessitera un investissement considérable, estimé à 600 milliards de FCFA (914,6 millions d’euros). Harouna Bako devra mobiliser les ressources nécessaires et mettre en place une stratégie solide pour relever ce défi ambitieux.
La nomination de Harouna Bako à la tête de la SONARA suscite de nombreuses questions quant à sa capacité à relever ces défis et à redonner à l’entreprise son rôle de moteur de l’industrie pétrolière au Cameroun. Les prochains mois seront cruciaux pour évaluer les progrès réalisés et la vision stratégique de Bako pour l’avenir de la SONARA.
Sidoine FEUGUI