L’ENTREPRENARIAT VU PAR LES ENTREPRENEURS

Le ministère des Petites et Moyennes Entreprises, de l’Économie Sociale et de l’Artisanat (Minpmeesa) a prévu un investissement de plus de 2,9 milliards de FCFA pour promouvoir l’entrepreneuriat en 2024 au Cameroun.
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Dans un environnement où les structures publiques ne peuvent plus fournir d’emplois à la jeunesse, l’entrepreneuriat s’est imposé au fil du temps comme une opportunité pour cette tranche de la population. Cependant, quelle différence peut-on établir entre un entrepreneur et un commerçant ? Qu’est-ce qu’un entrepreneur ? Voici des regards croisés de trois entrepreneurs camerounais.

Pour Peter Overtom, entrepreneur camerounais et promoteur de la startup Oasis Mining, spécialisée dans la vente des mines et des industries et basée à Bertoua, l’entrepreneuriat est présenté comme la solution dans une économie saturée. Il est perçu comme créateur d’emplois en plus d’activités économiques. Contrairement à un commerçant, il définit l’entrepreneuriat comme « la création d’un produit et d’un service pour répondre à un besoin spécifique. C’est concevoir un système économique indépendant qui fonctionnera même en l’absence de l’entrepreneur ». Toutefois, cet entrepreneur établit une nette distinction : « Le commerçant ne crée pas son propre modèle économique. Il n’a pas de stratégie marketing, ni de stratégie de management d’entreprise. En cas d’absence prolongée, sa structure commerciale présente un risque élevé de fermeture ».

Éloge Ebode, entrepreneure camerounaise responsable de la marque de vêtements mixte The Needle Cameroon, basée à Douala, affirme que tous les entrepreneurs visent à développer leur entreprise pour la rendre rentable et puissante. Vendre des marchandises dans des régions éloignées peut constituer une solution pour les entreprises proposant des produits saisonniers, confrontées à des baisses périodiques de revenus, comme les agro-industriels, par exemple. « L’entrepreneur, c’est quelqu’un qui crée, développe et prend des risques pour faire grandir son entreprise et s’étendre à travers le monde. Le commerçant, quant à lui, achète pour revendre des biens et des services sans créer ».

L’entrepreneuriat vert, durable ou environnemental est un terme à la mode, devenu une nécessité pour les entrepreneurs et entreprises de demain. Beaucoup d’entrepreneurs souhaitent apporter une dimension durable à leurs projets. Inès Kindhegue, responsable de la communauté à la résidence Ukuzola, une organisation d’incubation pour entrepreneurs basée à Yaoundé, a une définition bien particulière de l’entrepreneuriat : « C’est une activité qui vient combler un vide dans un domaine précis tout en respectant les normes du développement durable ». Pour elle, la différence entre commerce et entrepreneuriat se situe entre la macroéconomie et la microéconomie : « Un entrepreneur relève de la macroéconomie, avec une production qui tend vers l’industriel et un grand chiffre d’affaires. Le commerçant, lui, se limite à la microéconomie, se concentrant uniquement sur le consommateur ».

Le ministère des Petites et Moyennes Entreprises, de l’Économie Sociale et de l’Artisanat (Minpmeesa) a prévu un investissement de plus de 2,9 milliards de FCFA pour promouvoir l’entrepreneuriat en 2024 au Cameroun. Cette enveloppe représente 25 % du budget 2024, qui s’élève à 11,750 milliards de FCFA.

Rédacteur : Joakim IPELA

Relecture : Ivane MESSI

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