LE CAMEROUN RESTREINT LA REEXPORTATION DU RIZ LOCAL
Le Cameroun a récemment pris des mesures strictes pour assurer la sécurité alimentaire du pays en interdisant la réexportation du riz local vers les pays frontaliers. Cette décision vise à garantir un approvisionnement adéquat en riz sur le marché local, qui joue un rôle crucial dans l’alimentation des ménages camerounais.
Le gouvernement a pris cette décision face à la faible disponibilité de riz sur le marché international et aux fluctuations des prix mondiaux de cette denrée de base. En interdisant la réexportation du riz camerounais, le pays cherche à combler les lacunes potentielles sur le marché intérieur et à prévenir d’éventuelles pénuries. Le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, a personnellement supervisé la mise en œuvre de cette interdiction. Il a donné des instructions claires aux gouverneurs des différentes régions du Cameroun pour renforcer les contrôles et empêcher la sortie illégale du riz camerounais vers les pays voisins.
Cette décision a été prise à un moment crucial, alors que le marché local fait face à des défis d’approvisionnement depuis les fêtes de fin d’année 2023. Le Cameroun avait prévu d’importer environ 200 000 tonnes de riz blanc pour faire face à la demande accrue pendant cette période. Cependant, cette importation n’a pas été suffisante pour répondre aux besoins du marché, ce qui a conduit le gouvernement à prendre des mesures plus strictes.
Il convient de souligner que la production nationale de riz au Cameroun est estimée à plus de 140 000 tonnes, mais la demande nationale dépasse largement ce chiffre. Pour encourager davantage la production locale de riz, le gouvernement a mis en place une stratégie de développement de la filière rizicole avec un investissement estimé à 385 milliards de Fcfa. L’objectif à long terme de cette stratégie est d’atteindre une production de 750 000 tonnes de riz d’ici 2030, réduisant ainsi la dépendance aux importations.
L’interdiction de la réexportation du riz est une mesure essentielle pour renforcer la sécurité alimentaire du pays. En garantissant un approvisionnement adéquat en riz sur le marché local, le gouvernement s’engage à protéger les intérêts des consommateurs camerounais et à stabiliser les prix de cette denrée cruciale.
Sidoine FEUGUI