LA SÉRIE ‘‘ARDAY’’ D’AHMED FARAH : UNE FENÊTRE SUR LA JEUNESSE SOMALIENNE
La série télévisée « Arday » (qui signifie « étudiants » en somali) réalisée par Ahmed Farah s’attaque frontalement aux dysfonctionnements et aux tabous de la société somalienne conservatrice. Voici un aperçu de cette série diffusée sur YouTube qui offre un regard authentique sur la jeunesse somalienne.
« Arday » est la première série entièrement tournée à Mogadiscio, la capitale somalienne, malgré sa réputation de ville la plus dangereuse d’Afrique. Le réalisateur Ahmed Farah, qui a lui-même émigré aux Pays-Bas en raison de la guerre civile somalienne, a décidé de revenir vivre dans la région pour réaliser cette série. La violence terroriste exercée par les islamistes est omniprésente, mais cela n’a pas empêché l’équipe de tournage de poursuivre son travail avec détermination. Malgré les obstacles, la série connaît un succès phénoménal en Somalie, avec chaque épisode comptabilisant en moyenne 2 millions de vues sur YouTube. Cette production présente un visage réaliste de la Somalie, permettant aux jeunes de s’identifier aux personnages et aux situations présentées. Elle s’attaque frontalement aux dysfonctionnements et aux tabous de la société somalienne conservatrice, abordant des sujets tels que les mariages forcés, les ravages de la drogue et les viols entre étudiants.
« Arday » ne se contente pas d’être une simple série divertissante, elle vise également à sensibiliser le public aux problèmes sociaux de la Somalie. Les créateurs de la série ont introduit un personnage de psychologue dans l’école fictive, permettant aux lycéens de consulter un professionnel en cas de besoin, mettant ainsi en lumière l’importance de la santé mentale. La série aborde les traumatismes vécus par la population somalienne en raison de la guerre et des attentats, encourageant ainsi une prise de conscience collective.
Sidoine FEUGUI