« AYA DE YOPOUGON », LA JEUNESSE ET LA FAMILLE AFRICAINES
« Aya de Yopougon » est un film de la réalisatrice ivoirienne Marguerite Abouet et de Clément Oubrerie. C’est un long métrage d’animation en 2D sorti en 2013. Cette production est une comédie dramatique d’1 heure 24 minutes. « Aya de Yopougon » est un film africain fait par et pour les africains. Il dévoile aux yeux du monde les réalités de la jeunesse africaine ainsi que celle de la famille africaine. Les thèmes développés par Marguerite Abouet et Clément Oubrerie sont entre autres la double vie des hommes, la dépravation des mœurs, l’éducation des parents africains. Les voix des personnages sont d’une authenticité marquante.
« Aya de Yopougon » se déroule dans les encablures de Yopougon en Côte d’Ivoire. C’est un quartier populaire où vit la jeune Aya incarné par Aïssa Maïga, une jeune fille de 19 ans. Très sérieuse qui aime les études. Aya (Aïssa Maïga) contrairement aux autres jeunes filles de son âge, n’est pas une adepte des sorties nocturnes et des fêtes. Elle préfère rester à la maison étudier. La vie d’Aya tourne autour de sa famille, l’école et ses deux amies Adjoua interprétée par Tatiana Rojo (elle est envieuse et pense que c’est un homme qui doit tout faire pour elle.) et Bintou joué par Tella Kpomahou (elle ne cherche qu’à faire l’ambiance. Elle ne cherche qu’à draguer les hommes riches et âgés). Ce sont les spécialistes des sortir par la fenêtre malgré la surveillance de leurs parents. Elles aiment faire la fête dans les bars et les boîtes de nuits.
Un soir, Aya refuse de suivre ses deux amies lors d’une soirée. Au cours de cette dernière, tout va basculer pour Adjoua (Tatiana Rojo). Elle se lie à Moussa (Jacky Ido) enfant unique de Bonaventure (Pascal N’Zonzi) et Simone Sissoko (un homme puissant et financièrement reconnu. Adjoua va tomber enceinte après avoir eu une relation sexuelle avec un autre jeune homme appelé Mamadou sur les tables des marchés. Sachant ce qu’elle a fait et le comportement irresponsable de Mamadou, elle cherchera à avorter. Mais Aya va la convaincre de garder l’enfant. Pour se sortir de la situation difficile, elle va attribuer sa grossesse à Moussa pour une question financière. Ceci également pour calmer la colère de son père Ignace, journaliste à « Calamité Matin ». Les parents de Moussa Bonaventure (Pascal N’Zonzi) et simone (Atou Ecare) vont chercher à rencontrer Adjoua pour le rendre responsable et éviter qu’un scandale éclate dans le journal. Ils vont également l’obliger à commencer le travail dans l’entreprise familiale. C’est ainsi qu’à la naissance de l’enfant que confirmation sera faite. Moussa n’est pas le père de l’enfant d’Adjoua. C’est après cette honte que son père Bonaventure va tout entreprendre pour retrouver le père de son petit-fils. Chose qui sera fait, lorsque le jeune homme viendra voir l’enfant à l’hôpital par ses proches. Pour subvenir aux besoins de son enfant elle sera dans l’obligation de vendre des claclos chauds au marché.
Dans la famille d’Aya, rien n’est également facile. Sa mère Fanta (Marguérite Abouet) vit un calvaire. Son mari Hyacinthe (Eriq Ebouaney) la néglige et a une double vie avec sa maîtresse qui n’est nulle autre que sa secrétaire appelé Jeanne (Claudia Tagbo). Il se sert de ses navettes entre Abidjan et Yamoussoukro Cette dernière le quittera pour son patron voyant qu’il ne respectera pas sa parole. Jeanne viendra lui laisser leurs 02 enfants qui sont Pamela et Ray avant de partir. Les deux ont le même âge que les enfants qu’Ignace a eu avec Fanta les nommés Fofana et Akissi.
« Aya de Yopougon » montre à quoi ressemble la vie des familles africaines. Le film donne une leçon spécifique à la jeunesse. Il montre les conséquences de la désobéissance, de la vie de facilité que recherchent les jeunes filles. Elles veulent tout sans faire d’efforts et pensent que c’est l’homme qui est la clé du succès. « Aya de Yopougon » fait également comprendre que l’on aura beau cacher la vérité, elle finira par éclater. Par son intérêt, il a reçu le prix du meilleur film d’animation lors de la cérémonie du César 2014.
Ivane Messi