ANALYSE PSYCHOLOGIQUE D’UN MALTRAITANT

Ce phénomène, connu sous le nom de « transfert de la douleur », peut amener un individu à reproduire des cycles de violence qu’il a lui-même subis.
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La maltraitance infantile est un fléau qui touche de nombreuses sociétés, et le cas tragique d’une fillette de moins de cinq ans maltraitée par sa tante à Douala illustre cruellement cette réalité. Au-delà des faits, il est essentiel d’explorer les mécanismes psychologiques qui peuvent pousser un individu à infliger tant de souffrance à un enfant.

Dans de nombreux cas de maltraitance, comme celui de la fillette de Douala, le maltraitant est souvent un membre de la famille. Cette dynamique soulève des questions cruciales sur la psychologie des bourreaux. Pourquoi une tante, supposée protéger et élever son enfant, se transforme-t-elle en bourreau ?

Les psychologues soulignent que plusieurs facteurs peuvent contribuer à ce comportement. Parmi eux, le trauma personnel est souvent central. La tante, ayant perdu son fils de 19 ans, a pu développer un profond sentiment de perte et de désespoir, la poussant à projeter sa souffrance sur la fillette. Ce phénomène, connu sous le nom de « transfert de la douleur », peut amener un individu à reproduire des cycles de violence qu’il a lui-même subis.

Les dynamiques familiales jouent également un rôle majeur dans la maltraitance. Dans le cas de la fillette, des tensions familiales et des attentes culturelles peuvent exacerber la situation. La tante, en revenant du village avec la fillette, pouvait ressentir une pression sociale pour assumer un rôle parental, malgré son incapacité à le faire de manière saine.

Les enfants sont souvent perçus comme des extensions de leur famille, et lorsqu’un parent ou un tuteur est en détresse, l’enfant peut devenir le réceptacle de cette douleur. Cette dynamique peut être renforcée par un manque de soutien social, rendant le maltraitant encore plus isolé et désespéré.

Les conséquences psychologiques de la maltraitance sur l’enfant sont dévastatrices. Dans le cas de la fillette de Douala, les blessures physiques étaient visibles, mais les cicatrices psychologiques peuvent être encore plus profondes. Les enfants maltraités développent souvent des troubles de l’attachement, des problèmes d’estime de soi, et des difficultés émotionnelles qui peuvent persister à l’âge adulte.

Pour prévenir de tels drames, il est essentiel de sensibiliser la population aux signes de maltraitance et d’encourager le soutien communautaire. En offrant un environnement où les enfants sont protégés et où les adultes se sentent soutenus, nous pouvons espérer briser le cycle de la maltraitance et offrir un avenir meilleur aux plus vulnérables.

Rédacteur : Sidoine FEUGUI

Relecture : Ivane MESSI

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