AFFAIRE MARTINEZ ZOGO – LE PROCÈS NE SERA PAS RETRANSMIS EN DIRECT À LA TÉLÉVISION

Certains avocats des accusés avaient sollicité la retransmission à la télévision de l’ensemble des débats, cela au regard du grand intérêt que le public porte sur cette affaire. Une requête qui n’a pas eu de suite favorable.
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La deuxième audience dans l’affaire Martinez ZOGO s’est ouverte ce lundi 15 avril 2024 au Tribunal Militaire de Yaoundé sis à Ngoa-Ekele. Au cours de cette assisse, le Président du Tribunal a tranché sur les différentes doléances émises à l’ouverture du procès. Certains avocats des accusés avaient sollicité la retransmission à la télévision de l’ensemble des débats, cela au regard du grand intérêt que le public porte sur cette affaire. Une requête qui n’a pas eu de suite favorable.

L’ordre du jour de cette deuxième audience portait essentiellement sur les réponses aux doléances des parties prenantes au procès. Lesquelles demandes avaient été formulées lors de la première audience du 25 mars dernier. D’entrée de jeu, le Colonel Jacques MISSE NJONE, Président du Tribunal Militaire a rappelé les différentes demandes. Il s’agissait, d’autoriser la retransmission à la télévision de l’ensemble des débats ou du moins, de permettre l’enregistrement vidéo pour exploitation ultérieure ; d’instruire au Ministère Public de transmettre les éléments du dossier à l’ensemble des avocats des accusés ; et enfin, de statuer sur la position de l’État du Cameroun dans cette affaire.

Après cette présentation, il a transmis la parole au Commissaire du Gouvernement en la personne du Lieutenant-Colonel Cerlin BELINGA. S’agissant du premier point, « d’après l’article 306-1 du Code de Procédure Pénal ‘‘tout appareil d’enregistrement ou de prise de vues est interdit sous peine des sanctions’’. Cependant, l’alinéa 2 du même code permet au président ‘‘par dérogation aux dispositions de l’alinéa 1er, (…) d’autoriser la sonorisation de la salle d’audience et l’usage d’appareils (…) de diffusion sonores pour permettre à un plus grand public de suivre le déroulement des débats ». a tenu à préciser le lieutenant-colonel Cerlin. Dans la suite de ses propos, «  la demande est intéressante mais elle est superflu car la salle est déjà sonorisé » dit-il. A titre de précision, toutes les prises de paroles au cours de ce procès se font via un microphone pour être amplifié via haut-parleur.

La Président du Tribunal a accédé à la demande du Commissaire du Gouvernement. L’ensemble des débats dans l’affaire Martinez ZOGO ne seront pas retransmis à la télévision, encore moins enregistrés pour une utilisation ultérieure. Il faut le mentionner, depuis le début du procès, aucun appareil électronique n’est autorisé dans l’enceinte du Tribunal Militaire de Yaoundé que ce soit caméra, dictaphone ou encore téléphone portable.

S’agissant des deux autres points à l’ordre du jour, le Président du Tribunal a permis aux avocats de consulter les différents éléments du dossier. Il les a d’ailleurs donné rendez-vous le 29 avril pour établir les modalités de consultation du dossier par chacune des parties prenantes au procès.

Relativement au rôle de l’État du Cameroun dans cette affaire, représenté par la Direction Générale de la Recherche extérieure (DGRE), le Président du Tribunal a décidé d’admette cette dernière comme civilement responsable. D’après Me MBONY, avocat du Colonel DANWE, « la DGRE est « civilement responsable » car la plus part des accusés étaient employés de cette instance de l’État au moment des faits. De ce fait, la DGRE, donc l’État du Cameroun, doit assumer les conséquences des dommages causés dans l’exercice des fonctions de ces agents ». À titre de rappel, 17 personnes sont impliqués dans la disparition tragique du journaliste Martinez ZOGO en janvier 2023. 13 agents de la DGRE sont sur le banc des accusés dont l’ancien Directeur le Commissaire divisionnaire Léopold Maxime Eko Eko et le lieutenant-colonel Justin Danwe, chef des opérations de DGRE.

La prochaine audience est prévue le lundi 06 mai 2024. Il s’agira de la communication de la liste des témoins, de la citation de la Direction Générale de la Recherche extérieure (DGRE) comme civilement responsable et de l’ouverture des débats proprement dit.

Affaire à suivre

Sidoine FEUGUI

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