AFFAIRE MARTINEZ ZOGO – 33 AVOCATS POUR 17 CO-ACCUSES A LA PREMIERE AUDIENCE: RENDEZ-VOUS DANS 03 SEMAINES

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Enfin un procès dans l’affaire Martinez ZOGO qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive. La première audience concernant l’assassinat du journaliste s’est tenue ce mercredi 25 mars 2024 au Tribunal Militaire de Yaoundé sis à Ngoa-Ekele. Trente-trois avocats pour représenter les dix-sept accusés dans cette affaire.

Difficile de se trouver une place assisse dans la salle d’audience N°1 du Tribunal Militaire de Yaoundé. Le public a répondu massivement présent à cette ‘‘audience spéciale statuant en matière criminelle dans l’affaire Martinez ZOGO’’. Pour permettre aux, près de cinq cent, personnes présentes de suivre ce procès historique, les autorités judiciaires ont installé des haut-parleurs à l’intérieur et à l’extérieur de la salle.

Dès l’entame de cette audience préliminaire, le Colonel Jacques MISSE NJONE, Président du Tribunal a dévoilé la liste complète des dix-sept accusés et les chefs d’accusation retenus contre chacun d’eux :

  • EBOO Clément, GODJE Oumarou, BAKAIWE Sylvain et LENOIR DAWA : violation de consigne, coaction d’arrestation et séquestration, coaction de torture.
  • NZOCKMENPING Martial: violation de consigne, coaction d’arrestation et séquestration, complicité de torture
  • ЕКО EKO Maxime Léopold, AMOUGOU BELINGA Jean Pierre, ENGWELE NGWELLE Etienne Jacques, SAIWANG YVES et HEUDJI Guy Serges : complicité de torture
  • DAOUDA, LAMFU Johnson, TONGUE NANA Stéphane : complicité d’arrestation et séquestration, complicité de torture, assassinat et violation de consignes
  • DANWE Justin : complicité d’assassinat, complicité d’arrestation et séquestration, complicité de torture et violation de consigne
  • SAVOM Martin : complicité d’assassinat et complicité de torture
  • BIDZONGO MBEDE Albert alias « Arthur ESSOMBA » : complicité de torture, usurpation de titre et usurpation de fonctions
  • BIDJANG OBA’A BIKORO Bruno François : conspiration de torture et d’arrestation et séquestration

Tous les accusés ont répondu présent à l’exception de Bruno Bidjang, qui a été transféré à l’hôpital la veille suite à un malaise.

Trente-trois avocats au total se sont constitués pour la défense des accusés, chacun avec son collectif. Du côté des plaignants, quatre avocats se sont constitués pour les ayants droits du feu Martinez ZOGO. On note cependant deux sons de cloches au sein de la famille. Les frères et sœurs défunt d’une part et l’épouse et les enfants d’autre part.

Après la présentation des prévenus et des conseils d’avocats place à l’ouverture des joutes verbales. D’entrée de jeu, Me Charles TCHOUNGANG représentant de Jean-Pierre AMOUGOU BELINGA a formulé plusieurs demandes que la majorité de ses confrères ont entérinées. Il s’agissait notamment de la mise à la disposition du dossier de l’information judiciaire à l’ensemble des avocats de la défense ; l’utilisation d’un vidéoprojecteur pour la présentation des preuves ; l’autorisation d’une diffusion en direct dans les médias de cette audience pour permettre à l’ensemble de la communauté de connaitre la vérité. Relativement à cette dernière demande, Maître Sinclair MBOGNING s’est opposé à la retransmission en direct car « sur les 17 accusées, 13 sont de la Direction Générale de la recherche extérieure (DGRE). Ils pourraient divulguer des informations sensibles qui relèvent du secret d’État ». Ce représentant de l’accusé EKO EKO, l’ex directeur de la DGRE s’est ravisé lorsque le Président a fait lecture d’un ordre de mission des maitres Assira et Willy LIKEFACK qui se portent partie civile au nom de la DGRE. Pour Me Sinclair MBOGNING cela voudrai dire que « la DGRE a abandonné ses anciens collaborateurs et elle se positionne comme victime, alors nous n’avons plus rien à cacher ».

La bataille verbale entre les différentes parties prenantes du procès a duré pendant près de trois heures. Pour clore les débats, le Président a donné la parole au commissaire du gouvernement, le Lieutenant-Colonel Cerlin BELINGA qui a fait une leçon magistrale sur la notion de droit à un procès équitable pour tous.

A sa suite le Colonel MISSO NJONE Jacques a décidé de renvoyer l’audience au 15 avril pour réagir par rapport aux différentes demandes formulées et la communication de la liste des témoins.

Affaire à suive.

Sidoine FEUGUI

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