TETE A TETE AVEC JOSEPH AKAMA
Le 21 octobre 2022, la planète cinématographique camerounaise accueille le biopic de Jean Miché Kankan. Pendant 1h51, les cinéphiles découvrent qui était l’homme caché derrière le personnage de Kankan. Un travail de longue haleine abattu par le réalisateur Joseph Akama, qui a accepté de répondre aux questions d’EsbiMedia.
EsbiMedia : Bonjour Joseph et merci d’avoir accepté de répondre aux questions d’EsbiMedia.
- Bonjour et merci de m’avoir invité.
EsbiMedia : Vous êtes le réalisateur du film Kankan, comment avez-vous choisi les acteurs?
- Alors je dirai que c’est un mix d’auditions et de choix au pif. Il y’a des acteurs que nous avons choisi sans qu’ils n’aient eu besoin de passer un casting, notamment, l’acteur qui joue le rôle d’Afana Dieudonné.
Au départ, ce n’est pas Landry Nguetsa qui était pressenti pour ce rôle, mais plutôt Valéry Ndongo. Son emploi du temps surchargé n’a pas permis que nous puissions réaliser ce film avec lui. Je me suis tourné vers Landry Nguetsa que j’avais déjà vu au théâtre et après casting avec d’autres personnes que nous avions préalablement choisi, son jeu est celui qui a captivé notre attention.
Christian Aliguena lui, arrive après désistement de Patrick Oyono qui avait pourtant déjà commencé le tournage.
Disons que les acteurs principaux ont tous été choisis après auditions.
EsbiMedia : Comment s’est fait le coaching de Landry Nguetsa pour le rôle principal?
- Il faut tout d’abord préciser que Landry Nguetsa est un metteur en scène à la base. Nous avons travaillé pendant deux mois le scénario, les intentions de jeu, la voix, la forme, l’apparence du personnage… C’était très difficile d’aller jusqu’au bout mais Dieu merci nous y sommes parvenus. Landry par exemple était obligé de garder la barbe et il disait que ça lui portait préjudice dans sa vie sociale (sourire).
EsbiMedia : Qu’est-ce qui était le plus difficile lors de la réalisation du film?
- Je dirai les conditions de tournage. Faire un film de 1996 en 2022 ce n’est pas la chose la plus facile au Cameroun. La conservation du patrimoine, des archives, des infrastructures…c’était un calvaire de recréer le Cameroun (notamment Yaoundé et Nkongsamba) de 1996, il fallait être créatif, inventif, précis et ingénieux.
L’autre soucis c’était la météo. Nous avions prévu débuter le tournage en novembre sachant que c’est la saison sèche mais en novembre nous étions encore en pleine saison des pluies et ça nous a vraiment beaucoup embêté. Je me rappelle par exemple de ce jour où nous avions loué un hôpital pendant une journée et il a plu toute la journée, malheureusement on ne peut pas tourner pendant la pluie parce que ça détériore la qualité du son et de l’image…il fallait donc attendre que la pluie cesse et franchement nous avons perdu beaucoup de temps.
EsbiMedia : Vous avez perçu le choix de Claye à votre endroit comme un challenge? Vous sentiez-vous à la hauteur de la tâche?
- Honnêtement je dirai non. C’est mon 1er long métrage et je ne m’attendais pas à ce que ce soit un biopic, en plus celui de Jean Miché Kankan. Je me suis donné à fond, j’ai donné le meilleur que je pouvais pour la réussite de ce film. Des millions de camerounais le connaissent et ça fout une pression énorme. Si tu fais mal on aura un mauvais film d’une sommité. Je n’avais vraiment pas droit à l’erreur car en plus c’est son 1er film 25 ans après sa mort. Jusqu’à la 1ere projection, je n’arrêtais pas de me poser des questions, comment le public allait accueillir le film, j’étais tellement stressé. Dieu merci, jusqu’ici le film a été très bien accueilli.
EsbiMedia : Pendant combien de temps avez-vous écrit et réalisé le film?
- J’ai commencé l’écriture de Kankan en décembre 2020 et je termine en juin 2021. Il y’a eu beaucoup de réécriture, il y’avait tellement de recherches à faire et de personnes à rencontrer…avec Claye le producteur, on a finalement retenu la version 5 du scénario.
On commence le tournage en fin octobre-début novembre 2021 pour 05 semaines. En janvier 2022 j’entre en post-production pour 06 mois. Le PAD était prêt en juillet 2022.
EsbiMedia : Avez-vous des regrets? des choses que vous aurez préféré faire différemment?
- Forcément. J’ai regardé le film près d’une quarantaine de fois; s’il fallait le refaire il y’aurait certainement de petites améliorations à apporter même si globalement je suis satisfait du résultat.
EsbiMedia : Aujourd’hui le film est sorti, quelle trajectoire prendra votre carrière…quel est vôtre prochain défi?
- Je travaille sur un film d’action populaire qui s’appelle La Coursière, le scénario est terminé et je suis à la recherche d’un financement. S’il plaît à Dieu, cette année 2023, j’entre en tournage et il sortira en 2024. Ensuite je pense que je ferai à nouveau un biopic (rires) pour ne pas être catalogué.
EsbiMedia : Merci pour votre disponibilité.
- Merci à vous