LIBIANCA SOUS LE COUP DES MENACES DE MORT DES SÉPARATISTES ANGLOPHONES

Depuis quelques jours Libianca, chanteuse camerounaise vivant aux États-Unis, subit des menaces de mort de la part de présumés séparatistes des régions anglophones du Cameroun. Elle a fait la révélation sur sa page Instagram via une lettre manuscrite. Ces menaces sont relatives à l’une de ses performances, où elle a arboré le drapeau du Cameroun. Ce qui aurait été interprété comme un soutien au régime de Paul Biya.

Cependant, Libianca a tenu à clarifier sa position dans une lettre ouverte partagée sur Instagram. Elle affirme que «  le drapeau du Cameroun ne représente pas exclusivement Paul Biya, mais plutôt le peuple camerounais dans son ensemble ». Elle souligne qu’en exhibant le drapeau lors de ses prestations, elle exprime son amour pour son pays d’origine et son attachement à ses racines, indépendamment de toute affiliation politique.

En raison de ces menaces et pour des raisons de sécurité, Libianca a décidé de reporter sa tournée mondiale, sans pour autant l’annuler. Elle souhaite prendre le temps de mettre en place les mesures nécessaires pour assurer sa sécurité et celle de son entourage. Cette décision démontre l’impact réel des tensions politiques sur la vie des artistes et leur liberté d’expression.

La jeune artiste, âgée de seulement 23 ans, est déjà une étoile montante de la musique. Née à Minneapolis aux États-Unis en 2001, elle a déménagé au Cameroun à l’âge de quatre ans. C’est là-bas qu’elle a développé sa passion pour la musique et a commencé à écrire ses propres chansons dès l’âge de 10 ans. En 2021, Libianca participe à l’émission The Voice aux États-Unis, où elle rejoint l’équipe du chanteur Blake Shelton. Sa carrière connaît un véritable essor avec la sortie de son titre à succès « People ».

Cette triste affaire met en lumière les tensions persistantes dans les régions anglophones du Cameroun, où des groupes séparatistes luttent pour l’indépendance. Les artistes, en tant que figures publiques, se retrouvent souvent pris entre deux feux, confrontés à des pressions politiques et idéologiques, mettant ainsi en péril leur sécurité et leur liberté d’expression.

Sidoine FEUGUI