SOTIGUI KOUYATE, L’ ECRAN DU CINÉMA DE REFERENCE EN AFRIQUE

Sotigui Kouyate est un africain dans l’âme...
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Le courage n’est pas l’absence de peur, mais la capacité de vaincre ce qui fait peur. Sotigui Kouyaté était un homme courageux. Depuis d’illustres décennies, son nom est en train d’être ériger en pupitre de la promotion du cinéma en Afrique. En perspective, il a créé une académie qui sera à sa 8e édition en novembre 2023 : académie de SOTIGUI. Sotigui Kouyaté est un comédien, metteur en scène et footballeur malien et burkinabè, né à Bamako le 19 juillet 1936 et mort d’une maladie pulmonaire à Paris 15e le 17 avril 2010 à l’âge de73 ans. Il est considéré comme un des plus grands acteurs africains contemporains. Il est le père du réalisateur Dani Kouyaté, de l’acteur et scénographe Mahamoudou Kouyaté et du conteur Hassane Kassi Kouyaté et de l’acteur Mabô Kouyaté.

Ancien joueur professionnel de football jusqu’en 1966, étant capitaine de l’équipe du Burkina Faso de football, il débute sa carrière au théâtre en 1966 en acceptant de jouer dans une pièce pour son ami Boubacar Dicko, puis en créant sa compagnie. Il entame ensuite une carrière cinématographique à partir de 1972, dans « F.V.V.A.: Femmes Voitures Villas Argent » du Nigérien Moustapha Alassane. Il intéresse le cinéma français avec d’abord « Le Courage des autres » de Christian Richard en 1983 puis « Black Mic Mac » de Thomas Gilou en 1986.

Il est surtout connu pour ses collaborations avec Peter Brook, dans l’adaptation du « Mahâbhârata » sur scène en 1985, par la suite adapté à l’écran en 1988. Il devient alors un des comédiens fétiches de Peter Brook, qui le fait jouer dans de nombreuses pièces : « La Tempête » en 1990, « L’Homme qui » en 1993, « Qui est là ? » en 1996, « Hamlet », « Le Costume en 2000, « La Tragédie d’Hamlet » en  2003 et enfin « Tierno Bokar » en 2004.

Parallèlement, il poursuit sa carrière au cinéma avec des rôles dans « IP5 – L’île aux pachydermes » de Jean-Jacques Beineix, Golem, « l’esprit de l’exil » d’Amos Gitai, Le Maître des éléphants de Patrick Grand perret ou encore « Sia, le rêve du python », réalisé par son propre fils, Dani Kouyaté. Il s’installe en France à partir de 19872, il vit dans la commune des Lilas de 1993 jusqu’à sa mort. Il y fonde l’association « La Voix du griot »

En 1997, il s’associe à Jean-Louis Sagot-Duvauroux, Alioune Ifra Ndiaye et Habib Dembélé pour fonder à Bamako une structure de promotion et de création littéraire et artistique, le Mandeka Théâtre. En 1998, il met en scène avec le Mandeka Théâtre une adaptation d’Antigone de Sophocle, dans laquelle il joue le rôle de Créon.

Sotigui Kouyate est un africain dans l’âme. Il est à la fois Malien et Burkinabé. Ses rôles dans les films « La Genèse » de Cheick Oumar Sissoko et « Little Senegal » de Rachid Bouchareb le font connaître au grand public. Il est l’auteur de la célèbre phrase « Il y’a des choses qu’on peut faire, il y’a des choses qu’on veut faire mais il y’a des choses qu’on doit faire ».  SOTIGUI KOUYATE pensait à ce titre que  si d’aucuns ont les césars, d’autres les oscars, l’Afrique doit avoir ses SOTIGUI et son Académie. Evrard Jean Kevin MONE est actuellement le Président de l’Académie de SOTIGUI. Cette distinction importante du cinéma africain a lieu chaque année depuis 2016, au mois de novembre.

Cyrille Ella

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