QUE FAIRE EN CAS D’INTOXICATION ACCIDENTELLE CHEZ L’ENFANT ?

L’expert insiste donc sur l’importance d’emmener immédiatement l’enfant aux urgences dans ce type de situation, plutôt que d’appliquer des remèdes de grand-mère inefficaces, voire dangereux.
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Lorsqu’un enfant avale accidentellement une substance toxique, comme du pétrole, un médicament, du raticide, de la soude ou des pesticides, les parents ont souvent des réflexes bien ancrés, comme le faire vomir, lui donner du lait non sucré ou de l’huile. Mais selon le Dr. Ngou Patrick, pédiatre, ces gestes peuvent s’avérer dangereux et contre-productifs.

« Chaque substance a ses propres manifestations et son antidote spécifique », explique l’expert. Ainsi, le raticide, extrêmement toxique pour le foie, ne peut en aucun cas être contré par du lait ou de l’huile. « Le raticide fait saigner de partout, des poumons au cerveau. Le lait et l’huile ne sont absolument pas des antidotes », met-il en garde.

Malheureusement, de nombreux parents persistent dans ces pratiques, pensant bien faire. « Quand un enfant avale du pétrole, des médicaments, de la soude, des insecticides ou des pesticides, beaucoup se disent qu’il faut lui donner du lait non sucré ou de l’huile rouge, comme le faisaient leurs parents et grands-parents », déplore le Dr. Ngou.

Outre leur inefficacité, ces gestes font surtout perdre un temps précieux. « Un enfant qu’on aurait pu soigner rapidement se retrouve malheureusement condamné, parce que la mère a attendu pour l’amener à l’hôpital, pensant bien faire en lui donnant du lait ou de l’huile », regrette le pédiatre.

En effet, dans l’urgence, seul un professionnel de santé sera en mesure d’identifier la substance en cause et d’administrer l’antidote adéquat. « Le lait sucré et l’huile rouge ne se mélangent pas et ne sont pas absorbés au niveau de l’estomac, mais des intestins. Cela fait donc perdre un temps précieux », explique le Dr. Ngou.

L’expert insiste donc sur l’importance d’emmener immédiatement l’enfant aux urgences dans ce type de situation, plutôt que d’appliquer des remèdes de grand-mère inefficaces, voire dangereux. « N’attendez pas que je vous donne l’antidote ici, car je ne le ferai jamais. La solution, c’est l’hôpital ! », martèle-t-il.

Bien que le réflexe de vouloir protéger son enfant soit compréhensible, le Dr. Ngou appelle les parents à résister à la tentation des remèdes de grand-mère et à faire confiance aux professionnels de santé pour une prise en charge adaptée et rapide en cas d’intoxication accidentelle.

Sidoine FEUGUI

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