LE MBOLE AU RYTHME DU « KWATA »

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Des veillées funèbres aux studios d’enregistrement, le mbolé, genre musical camerounais atypique issu des quartiers populaires de Yaoundé, trace son itinéraire singulier dans le paysage culturel mondial. Il offre à la jeunesse un exutoire et un moyen d’exprimer sa réalité. À l’origine, il se jouait lors des veillées pour réconforter les endeuillés.

Le mbolé, chant funèbre devenu hymne incontournable, a vu le jour dans les quartiers de Mvog Ada et Nkoldongo. Au départ, il suffisait d’une bonne dose d’inspiration et de quelques mains pour la cadence. Un cercle se formait et la musique commençait. Petit à petit, le mbolé a quitté les veillées pour investir bars et boîtes de nuit.

Les mboleyeurs ont évolué, passant de couvercles de marmites et de vieilles planches à des instruments comme le tam-tam, le ndjembe et le makas. Ce genre s’accompagne de pas de danse variés, dérivés du Makossa et du coupé-décalé. Selon l’artiste Petit Malo, « le mbolé a su regrouper des danses de rues camerounaises telles que la danse du piment, la danse de la maîtresse, la Kabadjogo, la Ngouambeu et la Niagop Niaga. »

Le mbolé a également contribué à populariser le « Cam-Fran-Glais » (argot camerounais) qui apparaît comme étant une identité camerounaise. Initialement, certains considéraient ce style comme un moyen de promotion de la délinquance juvénile, car ses thèmes tournaient souvent autour du « Mbanga », du « Gué » et du « Ntah » (drogues). Aujourd’hui, les mboleyeurs brisent ces stéréotypes et s’affirment dans les médias, sur les plateformes musicales et sur les scènes africaines et mondiales. Ils bénéficient même du soutien de célébrités du football, qui s’identifient à leur évolution et le revendique parfois : un parcours allant du ghetto aux grandes scènes internationales et mondiales.

Parmi les figures de proue de ce mouvement, on retrouve Phill Massinga, Bertrand, Loïc, Aristide Mpacko et Petit Malo.

Rédacteur : Joakim IPELA

Relecture : Ivane MESSI

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