L’OBTENTION DU VISA DE SORTIE DU CAMEROUN : UN CONTROLE FISCAL QUI DIVISE

Selon le cadre du ministère des finances, cette mesure fiscale est une avancée significative dans la lutte contre l'évasion fiscale au Cameroun.
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Depuis le 1er janvier 2024, le Cameroun a mis en place une nouvelle exigence pour l’obtention des visas de sortie du pays, suscitant une polémique au sein de la population. D’un côté, certains saluent cette initiative comme un moyen efficace de lutter contre l’évasion fiscale et de promouvoir le civisme fiscal. De l’autre côté, des voix s’élèvent pour exprimer des préoccupations quant à l’impact sur la liberté de circulation et les contraintes administratives supplémentaires. Pour mieux comprendre cette divergence d’opinions, nous avons recueilli les propos de deux parties concernées : un représentant du ministère des finances et un commerçant importateur de vêtements.

Selon l’Article 94 de la Loi N°2023-019 du 19 décembre 2023 portant loi de finances de la République du Cameroun pour l’exercice 2024, « Sont conditionnés à la présentation d’une Attestation de conformité fiscale en cours de validité : les transferts de fonds à l’étranger des contribuables professionnels ; la délivrance des attestations d’exonération et de prise en charge des impôts et taxes ;les opérations d’exportation ; les demandes de visas auprès des missions diplomatiques et consulaires ».

Selon le cadre du ministère des finances, cette mesure fiscale est une avancée significative dans la lutte contre l’évasion fiscale au Cameroun. Il affirme : « Cette mesure vise à promouvoir le civisme fiscal et à intégrer dans le système fiscal les contribuables qui échappaient auparavant à leurs obligations fiscales. Cela permettra d’augmenter les recettes fiscales du pays et de favoriser le développement économique ».

Un commerçant importateur de vêtements exprime, quant à lui, des inquiétudes vis-à-vis de cette nouvelle exigence. Il déclare : « En tant qu’acteur du secteur informel, je crains que les contraintes administratives supplémentaires ne découragent les commerçants comme moi. Cela pourrait porter atteinte à notre activité et à la compétitivité de nos entreprises ». Il souligne également : « Je suis préoccupé par la restriction potentielle de la liberté de circulation. Même si je suis en règle avec le fisc, cela pourrait créer des obstacles pour les citoyens qui souhaitent voyager sans avoir d’obligations fiscales impayées ».

Le débat autour de cette mesure reste ouvert, et il est important de prendre en compte les différentes perspectives pour parvenir à une solution équilibrée et bénéfique pour l’ensemble du pays.

Sidoine FEUGUI

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