OUSMANE SEMBENE PIONNIER DU 7EME ART EN AFRIQUE

Ousmane Sembène a rangé sa caméra le 09 juin 2007. Le cinéaste sénégalais, homme de culture incontestée, est à l’honneur de la 27ème édition du festival Écrans Noirs qui s'est ouverte à Yaoundé le 14 octobre dernier. Un hommage mérité en raison de son statut de « père du cinéma africain » car c’est le tout premier réalisateur que l’Afrique noir a connu.
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Ousmane Sembène a rangé sa caméra le 09 juin 2007. Le cinéaste sénégalais, homme de culture incontestée, est à l’honneur de la 27ème édition du festival Écrans Noirs qui s’est ouverte à Yaoundé le 14 octobre dernier. Un hommage mérité en raison de son statut de « père du cinéma africain » car c’est le tout premier réalisateur que l’Afrique noir a connu.

Placé sous le thème « le cinéma en Afrique : toujours une école du soir ? », ce grand rendez-vous des amoureux du septième art, est une occasion de se pencher sur la question de la transmission de l’héritage cinématographique. Une idée chère à l’illustre disparu il y a un eu plus de 15 ans aujourd’hui. Ousmane Sembène, revendique un cinéma transmissible. Littéraire autodidacte, c’est en 1956 (10 ans après son arrivée en France), qu’Ousmane Sembène publie son premier roman, « Le docker noir ». En 1960, l’année de l’indépendance du Sénégal, Ousmane Sembène rentre en Afrique. En 1963, il réalise son premier film, un court métrage de 22 minutes intitulé « Borom Sarret ». Avec celui-ci, il gagne la même année, le prix de la première œuvre au festival de Tours (France). Quelques années après son premier long métrage « La Noire de… », est présenté en 1966, au public sénégalais au Festival Mondial des Arts Nègres de Dakar. C’était aussi le premier long métrage « africain » du continent. Le film a obtenu le prix Jean Vigo à Paris et le Grand prix du festival des Arts nègres de Dakar. En 1969, il est invité au premier Festival de cinéma africain de Ouagadougou (devenu Fespaco en 1972). De sa carrière, il refusa de participer à la compétition de ce festival, parce que pour lui, il fallait laisser la place aux autres cinéastes. En 2004, avec « Faat Kiné », il remporte de nombreuses récompenses, notamment, le prix du meilleur film étranger, le prix Un certain regard au festival de Cannes et le prix spécial du jury au festival international de Marrakech. Le 9 novembre 2006, il est fait officier de l’ordre de la Légion d’honneur de la République française.

Au long de son parcours, il a essuyé de multiples défaites. En 1979 par exemple, « Ceddo » est interdit au Sénégal par le président Léopold Sédar Senghor. En 1988, son film « Camp de Thiaroye » ne sort pas en France. Ce qui lui a valu, pendant de nombreuses années, la réputation de film censuré.

Né le 1er janvier 1923 à Ziguinchor (en Casamance au Sénégal), Ousmane Sembène est décédé le 9 juin 2007 à Dakar (Sénégal). Il a été écrivain, réalisateur et scénariste. Il se lance à la conquête du monde en s’installant en France de manière clandestine en 1946. Ousmane Sembène a travaillé comme docker. Il s’est fait de la place au sein de l’armée pendant la Seconde Guerre mondiale. Anticolonialiste, Ousmane Sembène fait partir des personnes qui ont militées pour l’indépendance du Sénégal. Il a réalisé des documentaires, tourner des fictions (longs et courts) et rédiger des romans. Il est mort à l’âge de 84 ans. Son parcours a inspiré la réalisation de plusieurs documentaires en hommage à ses batailles menées et à l’impact de ses œuvres. On peut ici citer, « Sembene! » un film documentaire co-réalisé par Samba Gadjigo et Jason Silverman sorti en 2015 au Festival du film de Sundance. On note aussi, « Le docker noir, Sembène Ousmane », de Fatma Zohra Zamoum, diffusé au Fespaco en 2009 ; et « Ousmane Sembène, tout à la fois », de Christine Delorme, diffusé sur TV5 Monde et projeté à l’ouverture de la 20ème édition de l’African Film Festival de New-York en 2011.

Rosine N. Lontchi

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