HARCÈLEMENT SEXUEL AU CAMEROUN : QUE DIT LA LOI ?

Le Code d'éthique de la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT) stipule que la protection de l'intégrité physique et mentale est primordiale.
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Le harcèlement sexuel dans sa globalité est un problème qui se veut répétitif et préoccupant. Un problème qui est observé, non seulement dans toutes les couches sociales, mais aussi au sein de toutes les corporations administratives et même sportives; qu’il s’agisse du domaine public ou privé.

Cet élément dévastateur affecte donc aisément les athlètes, quel que soit leur sexe. Récemment, Armelle Tchoulegheu, joueuse évoluant à Galactique Football Association (GFA) en D2 féminine, a fait part de son expérience en tant que victime de harcèlement de la part d’autres joueuses. Pourtant, le harcèlement sexuel dans le football est condamnable et est régit par la loi camerounaise ainsi que par les règles éthiques de la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT).

Selon les déclarations d’Armelle Tchoulegheu, certaines joueuses lui ont envoyé des vidéos explicites et des messages inappropriés via Facebook. Elle affirme avoir été confrontée à des avances sexuelles non désirées et à des comportements inappropriés de la part de ses coéquipières et de joueuses adverses. Elle affirme également qu’une joueuse de l’équipe adverse lui a fait des avances pendant un match amical, en lui tenant des propos déplacés et en lui demandant d’être sa petite amie. Armelle se sent harcelée et estime que ces comportements sont graves et récurrents dans le milieu.

Cependant, une question subsiste; que dit la loi à propos du harcèlement sexuel dans le football au Cameroun ? Selon le Code pénal camerounais, l’article 302-1 stipule que « le harcèlement sexuel est puni d’un emprisonnement de six mois à un an et d’une amende allant de 100 000 à 1 000 000 de francs CFA. Cette infraction concerne toute personne qui abuse de son autorité pour harceler autrui en donnant des ordres, proférant des menaces, imposant des contraintes ou exerçant des pressions dans le but d’obtenir des faveurs de nature sexuelle. Si la victime est une personne mineure, la peine peut aller jusqu’à trois ans de prison, et si l’auteur des faits est préposé à l’éducation de la victime, la peine peut aller jusqu’à cinq ans de prison. »

Cette dénonciation d’Armelle Tchoulegheu met également en avant l’homosexualité qui d’ailleurs n’est pas accepté au Cameroun. D’après le Code pénal camerounais, « est punie d’un emprisonnement de six (06) mois à cinq (05) ans et d’une amende de vingt mille (20 000) à deux cent mille (200 000) francs, toute personne qui a des rapports sexuels avec une personne de son sexe ».

En outre, le Code d’éthique de la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT) stipule que la protection de l’intégrité physique et mentale est primordiale. L’article 23 de ce code interdit « le harcèlement, défini comme des actes systématiques, hostiles et répétés visant à isoler ou ostraciser une personne et à porter atteinte à sa dignité ». « Le harcèlement sexuel est également explicitement interdit, défini comme des avances sexuelles non sollicitées et non désirées. Les menaces, les promesses d’avantages et la coercition sont particulièrement proscrites ».

Il est clair que le harcèlement sexuel dans le football est condamnable et est régie par la loi camerounaise ainsi que par les règles éthiques de la FECAFOOT. Les joueurs, les joueuses et les instances sportives ont la responsabilité de prévenir et de sanctionner ces comportements inacceptables. Il est essentiel de créer un environnement sûr et respectueux pour tous les participants du football, quel que soit leur genre.

Sidoine FEUGUI

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