L’ETAT CAMEROUNAIS SOLDE SA DETTE MAIS LES DELESTAGES PERSISTENT

Un montant total de 299,8 milliards FCFA a été versé à Eneo, dépassant ainsi le montant global facturé de 283,5 milliards FCFA. Cela représente un excédent de plus de 16 milliards FCFA par rapport au montant réclamé par Eneo.
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Le Trésor Public du Cameroun a récemment annoncé le règlement intégral de la dette de l’État envers Eneo, le concessionnaire public de l’énergie électrique dans le pays, pour la période allant du 1er janvier 2021 au 31 décembre 2023. Un montant total de 299,8 milliards FCFA a été versé à Eneo, dépassant ainsi le montant global facturé de 283,5 milliards FCFA. Cela représente un excédent de plus de 16 milliards FCFA par rapport au montant réclamé par Eneo.

Les paiements effectués par l’État au cours de cette période comprennent notamment 28 milliards FCFA au titre de la consommation publique d’électricité, 31,9 milliards FCFA représentant la compensation tarifaire (une subvention supportée par l’État), 14 milliards FCFA au titre des remboursements de la TVA, 5 milliards FCFA de travaux remboursables, et 30 milliards FCFA en décembre 2023, représentant la dette partielle de certaines entreprises publiques, telles qu’Alucam, CDC, CICAM et Camwater.

Ces paiements ont été effectués sous différentes formes, y compris des cessations de créances et des paiements directs du Trésor. Au total, l’État a versé 329 milliards FCFA à Eneo pour la période allant entre 2021 et 2023.

Il convient de noter que bien que la dette de l’État envers Eneo ait été entièrement réglée, d’autres montants dus sont en cours de validation avec l’ARSEL (Agence de Régulation du Secteur de l’Électricité). Par exemple, l’État n’a pas encore payé la facture de l’éclairage public, pour laquelle Eneo réclamait un peu plus de 52 milliards FCFA à fin avril. Ces réclamations doivent encore faire l’objet de vérifications et de rapprochements entre le gouvernement et Eneo, sous l’égide de l’ARSEL.

Il est important de souligner que le règlement de la dette de l’État envers Eneo ne garantit pas nécessairement une réduction des délestages pour la population. Eneo a souligné que l’insolvabilité de l’État était l’un des principaux facteurs contribuant au déséquilibre du secteur de l’électricité. De plus, le non-paiement des consommations en amont par l’État empêche le distributeur de régler ses fournisseurs d’énergie en aval, ce qui peut entraîner des coupures d’électricité prolongées.

Malgré les progrès réalisés dans le règlement de la dette, il reste encore des défis à relever pour assurer un approvisionnement électrique stable et fiable au Cameroun. Les autorités devront continuer à travailler en étroite collaboration avec les acteurs du secteur de l’électricité pour trouver des solutions durables et garantir l’accès à l’énergie pour tous les citoyens.

Sidoine FEUGUI

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