LE KABA EN VOIE D’ÊTRE INSCRIT SUR LA LISTE DU PATRIMOINE CULTUREL IMMATÉRIEL DE L’HUMANITÉ ?

La cinquième édition du Grand Prix Francophilie des médias se tient à Yaoundé sous le thème “Mode Africaine”. A cette occasion, la reine Clarisse Douala Bell du Grand Canton Bell a animé un talk sur l’histoire du Kaba ce lundi 16 juillet 2024. Dans ses propos, elle a émis le souhait de voir cet élément de la mode des peuples Sawa inscrit sur la liste indicative du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO.

D’après la reine Clarisse Douala Bell le Kaba, serait apparu vers les années 1850 avec l’arrivé des missionnaires allemands. La légende veut qu’Hélène Saker, épouse d’Alfred Saker, un missionnaire baptiste alors en service sur les côtes camerounaises, ait inventé cet habit pour couvrir la nudité des femmes sawa. Selon la reine Clarisse : « l’invention de ce costume est à situer en rapport avec l’embarras des missionnaires européens, surtout leurs épouses, gênées par la présence des femmes douala dont la nudité constituait une source potentielle de tentation pour leurs maris. Le Kaba Ngondo était à l’origine une sorte de grand voile, une longue robe à manches, sommairement taillée à même un tissu et assortie d’un couvre-chef. Comportant trois ouvertures qui laissent passer la tête et les bras, il recouvrait entièrement le corps que les missionnaires vont appeler “Cover” qui deviendra plus tard Kaba avec les déformations linguistiques ».

Le Kaba est devenu est un symbole du patrimoine culturel immatériel de la culture Sawa, mais aussi du Cameroun. A cet effet, la Reine Clarisse Douala Bell a émis le vœu de voir le Kaba inscrit sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO : “Je compte me rapprocher des chefs traditionnels de la Communauté Sawa pour qu’ensemble nous portons ce projet non seulement de labellisation mais d’inscription sur la liste du patrimoine culturel du Cameroun”.

Plusieurs tissus africains sont déjà inscrits sur cette liste qui labellise et conserve le patrimoine culturel. Il s’agit notamment des  pagnes tissés par les communautés gouro, baoulé, malinké, sénoufo, koulango, nafana et abron en Côte d’Ivoire, confectionnés à partir de fils de coton teintés de différentes couleurs. Les savoir-faire traditionnels liés au tissage de ces pagnes ivoiriens ont été inscrits en 2023 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

Sidoine FEUGUI