DRAME A L’OUEST CAMEROUN, C’EST LE DEUXIÈME CAS EN TROIS ANS

Cette nouvelle bavure policière, qui intervient trois ans après un drame similaire à Buea, a suscité l'indignation de la population locale.
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C’est une scène tragique qui s’est déroulée ce jeudi 4 juillet 2024 dans la région de l’Ouest au Cameroun. Un enfant de 12 ans a été tué par balle, par un gendarme, lors d’un contrôle routier à Santchou. Cette nouvelle bavure policière, qui intervient trois ans après un drame similaire à Buea, a suscité l’indignation de la population locale.

Selon les témoignages recueillis sur place par nos confrères de Canal 2 International, les faits se sont produits vers 11h au poste de contrôle mixte de Santchou. Le gendarme en question aurait exigé, du conducteur d’un véhicule de marque Land Rover immatriculé LT 595 FN, la présentation de la facture d’un vélo transporté sur le toit. Le motif serait, selon les proches du chauffeur, le refus de payer une somme de 20 000 FCFA réclamée par le fonctionnaire.

Excédé, le conducteur aurait alors tenté de prendre la fuite avec son véhicule. C’est à ce moment-là que le gendarme aurait ouvert le feu, tirant à trois reprises sur l’arrière de la voiture en mouvement. L’une des balles a malheureusement atteint DJONDA, un passager de 12 ans, en pleine tête, le tuant sur le coup.

Cette nouvelle tragédie a suscité une vive réaction de la population locale, qui a aussitôt bloqué la route pour exiger l’arrivée du gouverneur de la région.

Hélas, ce n’est pas la première fois qu’un drame similaire se produit. Il y a trois ans, précisément le jeudi 14 octobre 2021, une fillette de 6 ans avait déjà perdu la vie dans des circonstances similaires à Buea, dans la région du Sud-Ouest. Le gendarme responsable avait alors été battu à mort par la foule en colère.

Dans un communiqué, le ministère de la Défense avait reconnu que le gendarme avait agi de manière « inappropriée, inadaptée à la circonstance et manifestement disproportionnée ». Cependant, ces nouvelles bavures policières mettent une fois de plus en lumière les problèmes de formation, de discipline et de violence au sein des forces de maintien de l’ordre camerounaises.

En effet, ces drames récurrents alimentent un climat de défiance entre la population et les forces de sécurité. Les bavures policières sont malheureusement très fréquentes dans l’actualité camerounaise ces dernières années. Il ne se passe pas une année sans un fait divers dénonçant un abus de pouvoir de la part des forces de sécurité et de défense. En novembre 2023, une vidéo devenue virale sur la toile présentait ainsi trois policiers infligeant des coups à un individu sans défense.

Face à l’indignation grandissante, le gouvernement camerounais se doit de prendre des mesures urgentes pour garantir la sécurité des citoyens et empêcher la répétition de tels drames. La justice doit également faire toute la lumière sur ces affaires et sanctionner sévèrement les responsables, afin de restaurer la confiance entre la population et les forces de maintien de l’ordre.

Sidoine FEUGUI

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