TÊTE-À-TÊTE AVEC BASSECK FILS

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Ses sketchs sont pensés, écrits et protégés. Le langage qu’il utilise lors de ses « one man show » est d’une rare technicité. Il a su présenter l’humour sous son meilleur jour. Tête bien faite, tête bien pleine, le tête à tête de ce jour c’est avec l’humoriste de talent, Basseck Fils:

EsbiMedia: Bonjour Basseck Fils, d’avoir accepté de répondre à vos questions.

• Merci de m’avoir sollicité.

EsbiMedia : Qu’est-ce qui vous emmène à la comédie…et à l’humour?

•Je commence par le théâtre depuis le lycée en classe de seconde. Je poursuis à l’université en études théâtrales où actuellement je bosse sur ma thèse. La rencontre avec l’humour se fait
en 2004 (notons que je jouais déjà au théâtre) alors que j’écoute toutes les nuits à la radio
Siantou un programme nommé « très star ». L’humoriste qui attire mon attention c’est ESSINDI Mindja. Je cherche son contact et le rencontre. Il deviendra plus tard mon coach et d’ailleurs celui qui me fit mon premier passeport (sourire).

EsbiMedia : Vos débuts étaient-ils difficiles?

•Toute activité est difficile au début; et même aujourd’hui nous rencontrons toujours des
difficultés. Peut-être elles changent avec le contexte mais il y’en a toujours.

EsbiMedia : Et l’écriture, vous commencez dès 2004? En début de carrière? Et les premiers sketchs professionnels…?

•Je commence l’écriture entre 2004 et 2005. Les premiers sketchs à la télévision nationale sur le programme vendredi show en Décembre 2006. Je commence véritablement à monter sur scène en humour en 2006 quand je parle de scène ici, il s’agit des espaces conventionnels de spectacles pas des mariages.

EsbiMedia : (Rires) Vous souvenez-vous de votre tout 1er sketch? Racontez-nous…

•Naturellement, vu que tous mes sketchs sont écrits et protégés. Le tout premier que j’ai écrit n’a pas été le premier à être joué. Je me suis exercé à jouer en milieu universitaire d’abord avant de me lancer à la conquête du monde professionnel. Le premier sketch où j’ai rencontré du succès je l’ai joué à la CRTV sur vendredi show intitulé « Sida qui es-tu? », j’ai reçu énormément de coups de fil. WhatsApp n’existant pas à l’époque (Rires).

EsbiMedia : Et votre 1ere scène… trac, bégaiement… Envie de fuir?

• Ma première véritable scène c’était à un festival universitaire. Ensuite à l’institut français de Yaoundé. Le trac j’en ai eu; d’ailleurs tout comédien avant de monter sur scène en a. La maitrise de l’espace vient au fur et à mesure qu’on évolue. Pour le bégaiement j’avais déjà de l’expérience en tant que comédien de théâtre donc scientifiquement la gestion de l’espace, le
tempo, le rythme je les ai appris grâce aux immenses metteurs en scène que j’ai rencontrés durant mon parcours.

EsbiMedia : Avez-vous un rituel avant de monter sur scène?

•Oui. La concentration d’abord, le calme, la consommation de l’eau en petites gorgées et
surtout la prière. Je ne monte jamais sur scène sans prier !

EsbiMedia : Quels sont les aînés qui vous ont inspiré?

•Au Cameroun, celui qui m’a le plus inspiré c’était Essindi Mindja : intellectuel,
jeu, mimique, gestuelle, comique, créativité bref tout ce qu’il faut pour être un bon comédien. Il y en a aussi qui m’ont inspiré à l’international.

EsbiMedia : Parlons de l’humour au Cameroun… Avez-vous le sentiment que Jean Miché Kankan, Massa Batré, etc, ont laissé un héritage qui perdure?

•NON. Ils ont laissé un riche héritage culturel, plein de créativité et beaucoup de travail. Sauf que cet héritage est aujourd’hui profané par des héritiers entre guillemets véritables partisans du moindre effort, du plagiat et du raccourci.

EsbiMedia : Et vous, avez-vous le sentiment d’avoir évolué depuis le début?

•Oui. Grace à Dieu, j’évolue lentement mais sûrement. Révélation dans de nombreux festivals internationaux, lauréat de la première édition du prix découverte RFI talents du rire (Afrique, caraïbes et iles de l’océan indien 2015), Ouistiti d’or meilleur humoriste d’Afrique centrale à Ouagadougou au festival Bone Nané 2017 et bien d’autres.

EsbiMedia : Combien de sketchs avez-vous à ce jour?

•J’ignore le nombre total mais environ 25 totalement écris, une dizaine en chantier, plusieurs chroniques qui attendent de trouver des espaces radio ou TV.

EsbiMedia : Comment se fait la rédaction d’un sketch? De quoi vous vous inspirez?

•Il y a une méthodologie comme dans toute chose, celle-ci obéit au genre ou à l’esthétique philosophique de l’œuvre à rédiger. L’inspiration chez moi est puisée dans tout, une chanson, un autre sketch, les situations de la vie…par exemple.

EsbiMedia : Quels sont vos projets, à court et à long terme..?

•Je me garderai ici de les révéler mais j’inviterai les uns et les autres à se joindre à moi très bientôt.

EsbiMedia : D’accord… Un dernier mot/conseil pour la jeune génération d’humoristes dont le nombre est sans cesse croissant ?

• Travail, patience, éviter le plagiat, ne pas plonger dans la facilité, apprendre le métier car on ne s’y parachute pas.

EsbiMedia : Merci.

• Merci à vous!

Propos recueillis par Almason.

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